Luiz Carlos da Rocha, avant/après les opérations chirurgicales. | POLICIA FEDERAL DO BRASIL

C’est la fin d’une traque qui aura duré 30 ans. La police brésilienne a annoncé samedi 1er juillet avoir arrêté Luiz Carlos da Rocha, l’un des plus importants responsables du trafic de cocaïne en Amérique du Sud.

Surnommé « Cabeça branca » (« Tête blanche », en portugais), l’homme a été appréhendé à Sorriso, une ville de l’Etat du Mato Grosso, dans l’ouest du Brésil, a expliqué la police fédérale dans un communiqué. Da Rocha avait changé de nom et se faisait appeler Vitor Luiz de Moraes. Un chirurgien lui avait refait le visage pour qu’il échappe aux autorités.

Les 150 agents impliqués dans l’opération qui a mené à son arrestation ont également interpellé son bras droit et saisi des voitures de luxe, des avions de tourisme, des propriétés agricoles et d’autres biens d’une valeur totale de 10 millions de dollars.

Le nom de l’opération, « Spectrum », renvoyait au caractère insaisissable de Da Rocha, « qui vivait discrètement, tapi dans l’ombre (…) échappant ainsi à la police » pendant trois décennies, ont précisé les autorités.

A la tête d’un vaste réseau

Lorsque la police a pensé l’avoir localisé dans le Mato Grosso, elle a comparé « les photos de l’ancien visage de Luiz Carlos da Rocha avec l’identité photographique actuelle de Vitor Luiz de Moraes et elle a conclu que Luiz Carlos da Rocha et Vitor Luiz n’étaient qu’une seule et même personne ».

Le suspect est accusé d’avoir dirigé un gigantesque réseau de production et de trafic de cocaïne. Selon la police, la drogue était cultivée et transformée en Bolivie, en Colombie et au Pérou puis acheminée jusqu’aux Etats-Unis et en Europe pour y être vendue. Da Rocha est aussi accusé d’avoir été l’un des principaux fournisseurs des trafiquants qui contrôlent ce marché dans les régions de Sao Paulo et de Rio de Janeiro.

De même source, l’homme a amassé un patrimoine personnel de 100 millions de dollars en véhicules, propriétés divers et comptes bancaires offshore. Selon la police, la cocaïne était transportée dans des avions légers à travers l’espace aérien du Venezuela jusqu’à des exploitations agricoles isolées dans l’ouest du Brésil. De là, elle était semble-t-il expédiée dans les conteneurs secrets de camions spécialement aménagés jusque dans les grandes villes du pays ou bien vers l’étranger.