Des migrants secourus au large de la Sicile. | Orietta Scardino / AP

Le ministre de l’intérieur italien Marco Minniti appelle une nouvelle fois dimanche 2 juillet ses partenaires européens à ouvrir leurs ports aux bateaux secourant les migrants pour alléger la pression sur Rome, alors que la Méditerranée centrale est redevenue la principale route migratoire vers l’Europe.

Dans un entretien accordé au quotidien Il Messaggero, publié quelques heures avant une réunion informelle des ministres de l’intérieur français, allemand et italien consacrée à cette question, ce dernier dénonce « l’énorme pression » à laquelle son pays fait face.

Les bateaux qui viennent au secours des migrants « battent pavillon de différents pays européens », souligne le ministre, expliquant que des bateaux d’ONG, de l’opération navale européenne anti-passeurs Sophia et de l’agence européenne des frontières Frontex sont impliqués, aux côtés des gardes-côtes italiens. « Si les seuls ports vers lesquels les réfugiés sont acheminés sont les ports italiens, cela ne marche pas. C’est le coeur de la question ».

« Je suis un europhile et je serais fier si même un seul bateau, au lieu d’arriver en Italie, allait dans un autre port. Cela ne résoudrait pas le problème de l’Italie mais ce serait un signal extraordinaire » montrant que l’Europe veut aider l’Italie, plaide encore le ministre.

Menace de bloquer l’entrée des ports

Avec 75 000 personnes sauvées depuis le début de l’année, soit 15 % de plus que l’an passé à la même période, l’Italie risque, en 2017, de voir arriver plus de 200 000 personnes sur ses côtes.

Plus de douze mille migrants ont été secourus entre dimanche et mardi au large de la Libye, dont cinq mille pour la seule journée de lundi. Face à cet afflux, et alors que les structures d’accueil du pays sont saturées, le gouvernement italien a haussé le ton mercredi, et a menacé de bloquer l’entrée de ses ports.

Jeudi, la Commission européenne a appelé l’Italie au calme. Son président Jean-Claude Juncker a rappelé que quelque 10,2 milliards d’euros ont été alloués à la gestion de la crise des réfugiés en 2016 et 2017. Que 300 gardes-côtes ont été déployés en Italie et 800 en Grèce. Il s’est dit cependant prêt à examiner comment « aller plus loin ».

Les préoccupations de Rome devraient faire l’objet d’une discussion approfondie entre les Vingt-Huit lors d’une réunion des ministres de l’intérieur prévue le 6 juillet à Tallinn, en Estonie.