La ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, quitte l’Elysée, à Paris, le 28 juin. | PATRICK KOVARIK / AFP

La ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, cite « trois priorités » pour la lutte contre la pauvreté et l’exclusion dans sa feuille de route, mise en ligne par le site spécialisé Hospimedia. Adressé au premier ministre, ce document doit faire l’objet d’arbitrages.

Mme Buzyn souhaite « un revenu décent assuré pour tous avec des minima sociaux plus simples ». La ministre annonce vouloir « une augmentation ciblée du montant de la prime d’activité dès 2018, puis la revalorisation des montants du minimum vieillesse et de l’allocation adulte handicapé à 900 euros », contre un peu plus de 800 euros actuellement.

La ministre ajoute que la question de la recentralisation du financement du revenu de solidarité active (RSA) sera évoquée avec les départements « dans le cadre des conférences nationales de territoires à venir ». Ces concertations concerneront l’ensemble des politiques de cohésion, dont la protection de l’enfance ou l’aide aux personnes âgées, dans l’optique de proposer des réformes « d’ici fin 2018 et de les mettre en œuvre avant la fin du quinquennat ».

Protection des femmes

Mme Buzyn annonce qu’une première étape de l’amélioration du congé maternité aura lieu en 2018, « dans un objectif de convergence des conditions de protection des femmes et en lien avec les améliorations qui pourraient être apportées au congé parental ».

Emmanuel Macron avait promis pendant la campagne de créer « un congé de maternité unique garanti pour toutes les femmes quel que soit leur statut (salariée, entrepreneuse, intermittente, non salariée, statut multiple, etc.), aligné sur le régime le plus avantageux ».

Concernant le vieillissement, l’impact de la loi de 2015 « sera évalué » et une étude prospective sera lancée « pour préciser les besoins d’accueil des personnes âgées dépendantes à court et moyen termes ». La ministre dit qu’elle poursuivra « la réflexion sur le reste à charge de la dépendance, avec l’objectif de le réduire ». En raison des contraintes budgétaires, la loi de 2005 s’est concentrée sur le maintien à domicile et n’a pas pu rendre plus abordables financièrement les maisons de retraite.

Contre les déserts médicaux

Autre priorité de la ministre : la lutte contre les déserts médicaux, qui nécessite la présentation, « dès septembre 2017 », d’un « plan d’action de grande ampleur » reprenant notamment « l’objectif présidentiel de doublement du nombre » de maisons de santé. En outre, de nouvelles négociations devront s’ouvrir « avec les professionnels de santé dès 2018 » pour accélérer le déploiement de la télémédecine.

Egalement de son ressort, la réforme des retraites promise par Emmanuel Macron doit faire l’objet d’un accord de méthode « dès le printemps 2018 » avec les partenaires sociaux, qui « pourrait prendre la forme d’une loi-cadre, suivie des autres textes » nécessaires.

La ministre de la santé envisage par ailleurs d’augmenter « rapidement et fortement, dès 2018, le prix du tabac ». « Mon objectif est que la génération qui naît aujourd’hui soit la première génération sans tabac », écrit-elle dans la feuille de route, précisant que « d’autres actions porteront notamment sur l’alcool, l’obésité, la sédentarité, la prévention des cancers, la santé au travail et la santé dans les lieux de privation de liberté ».