De l’acide utilisé sur un site du groupe sidérurgique ArcelorMittal à Florange (Moselle) a été déversé illégalement dans un dépotoir, ont confirmé, mardi 3 juillet, les autorités locales à la suite des accusations lancées par un ancien employé dans Le Républicain lorrain.

« Il y a bien eu des déversements d’acide » dans le crassier de Marspich, où atterrissent les déchets de l’usine ArcelorMittal de Florange, « mais on en ignore encore l’importance », a affirmé, mardi, Michel Liebgott, le président de la communauté d’agglomération du Val de Fensch, à l’issue d’une réunion avec les maires de Florange et Hayange.

Arcelor a nié toute responsabilité dans ces « prétendus versements », et ordonné l’ouverture d’une enquête interne « pour faire toute la lumière sur les faits ». S’ils étaient avérés, « ils seraient extrêmement graves et contraires à toutes les règles d’ArcelorMittal en matière de gestion des résidus », a toutefois ajouté le groupe.

En parallèle, une enquête de la Direction régionale de l’environnement (Dréal) doit également être menée, a expliqué Michel Liebgott, précisant que « la communauté d’agglomération se pose la question de porter plainte contre X ».

Des « témoignages graves »

A l’origine de ces enquêtes, des révélations dans Le Républicain lorrain d’un employé d’un sous-traitant d’Arcelor chargé de transporter l’acide servant à décaper l’acier jusqu’à un centre de recyclage. Or, il affirme, vidéo à l’appui, qu’il aurait été contraint de déverser l’acide directement dans le crassier de Marspich, qui présente une étanchéité avec les cours d’eau de la région.

Dans son communiqué, Arcelor affirme que l’entreprise « n’est en aucun cas à l’origine de prétendus déversements irréguliers sur la zone de stockage. Si ces faits étaient avérés, ils seraient le fait de personnes isolées au sein d’ArcelorMittal ou des entreprises sous-traitantes ». L’entreprise, qui envisage de déposer plainte, affirme également qu’« aucun risque sanitaire ni environnemental pour les populations n’est à signaler ».

Pour Lionel Burriello, responsable CGT au sein de l’usine, qui a assisté, lundi, à un comité d’entreprise extraordinaire sur la question, il s’agit « de témoignages graves ». « S’ils sont avérés, ce serait un nouveau scandale sur Florange. »

« On demande des explications, ni plus ni moins. Que les choses soient avérées ou non », a ajouté M. Burriello, dont le syndicat entend demander une troisième expertise par un cabinet agréé par le ministère du travail, indépendant d’Arcelor et de la Dréal.