Trente-sept femmes ont été enlevées par le groupe islamiste nigérian dimanche et neuf personnes « égorgées » par des « éléments de Boko Haram », dans un village du sud-est du Niger, près de la frontière avec le Nigeria, a annoncé mardi 4 juillet le gouverneur de la région de Diffa (Sud-Est).

« Des poursuites sont déjà engagées par les Forces de défense et de sécurité (FDS) et nous espérons que dans les prochains jours ces femmes seront retrouvées et seront libérées », a ajouté le gouverneur Laouali Mahamane Dan Dano à la télévision publique nigérienne. Le gouverneur, qui s’est rendu lundi à Ngalewa, le village attaqué, a expliqué que « les éléments de Boko Haram sont venus à pied » pour « mieux se faufiler » à travers le lac Tchad et le dispositif sécuritaire.

Ngalewa est situé à quelques kilomètres de la ville de Kabaléwa, au nord de Diffa, théâtre d’un attentat-suicide mercredi. « Ngalewa s’est toujours opposé à Boko Haram, voilà pourquoi ils sont venus s’en prendre à ses paisibles citoyens », a expliqué le gouverneur.

300 000 réfugiés et déplacés

Joint par l’AFP par téléphone, le maire du village avait dit lundi que l’attaque avait eu lieu dimanche soir « entre 22 heures et 23 heures ». Il avait aussi parlé « d’une trentaine ou quarantaine de femmes et enfants enlevés par les assaillants » ainsi que de « neuf morts ».

La région de Diffa, qui compte quelque 600 000 habitants, subit depuis 2015 des attaques récurrentes de Boko Haram. Elle abrite plus de 300 000 réfugiés et déplacés, dont des milliers vivent au milieu d’une population locale déjà très pauvre, selon l’ONU, qui demande à la communauté internationale d’accroître son soutien financier.

A la mi-avril, l’armée nigérienne avait repoussé une offensive de Boko Haram, tuant une cinquantaine de ses combattants près de la localité de Gueskérou, dans la même région. Depuis décembre, 150 combattants nigériens de Boko Haram ont déposé les armes et se sont rendus aux autorités nigériennes, selon les autorités.