Un groupe de cinq élèves gambiens invités à un concours de robotique aux Etats-Unis s’est vu refuser les visas d’entrée sur le sol américain, a-t-on appris, mardi 4 juillet, auprès des intéressés. Un groupe de jeunes Afghanes qui devaient participer à cet événement à Washington, le First Global Challenge, s’était auparavant déjà vu refuser l’entrée aux Etats-Unis.

« Ce serait vraiment triste si nous ne pouvions pas aller aux Etats-Unis pour montrer les robots que nous avons nous-mêmes construits », a déclaré à l’AFP Fatoumata Ceesay, 17 ans. Selon elle, l’équipe a consacré « six à sept heures par jour à la construction des robots ».

Promouvoir l’ingénierie et la technologie

Le coordonnateur de l’équipe gambienne, Mohtarr Darboe, a expliqué à l’AFP qu’il n’avait pas renoncé à assister à la compétition. « Nous allons relancer une procédure d’obtention de visa mercredi [5 juillet]. L’équipe gambienne est aujourd’hui composée de cinq étudiants et d’un instructeur ».

Le concours en question, où 160 pays doivent être représentés, est destiné à promouvoir l’ingénierie et la technologie dans les écoles du monde entier. Sollicitée par l’AFP, l’ambassade américaine à Banjul n’a pas souhaité faire de commentaires. En cas de refus de visa définitif, Fatoumata Ceesay a confié que l’équipe pourrait se retrouver forcée d’« expédier ses robots et de suivre la compétition via Skype ».

Début juillet, le magazine américain Forbes a rapporté que six jeunes filles originaires de la ville d’Herat, dans l’ouest de l’Afghanistan, ont vécu la même situation, malgré deux interrogatoires consécutifs pour obtenir un visa d’une semaine.

Une politique plus restrictive

En octobre 2016, sous le précédent président gambien, Yahya Jammeh, qui a quitté le pouvoir en janvier, les Etats-Unis avaient suspendu la délivrance de visas aux responsables du gouvernement et à leurs proches en raison d’un litige sur l’expulsion de ressortissants gambiens en situation irrégulière.

Depuis l’arrivée au pouvoir du président Donald Trump, les Etats-Unis appliquent une politique d’accès à leur territoire plus restrictive. En mars, chaque Africain qui devait participer à l’African Global Economic and Development Summit, une conférence commerciale en Californie, s’était vu refuser un visa, selon les organisateurs.

Entre-temps, un décret anti-immigration a été validé par la Cour suprême des Etats-Unis, interdisant l’entrée aux personnes originaires de six pays, tous majoritairement musulmans : la Syrie, le Soudan, l’Iran, la Somalie, la Libye et le Yémen.