Au moins plusieurs centaines de milliers d’euros : c’est le butin provisoire d’un piratage qui a touché, en Corée du Sud, un site permettant d’acheter ou de vendre cette monnaie virtuelle. Le 29 juin, plus de 30 000 utilisateurs de Bithumb, le quatrième plus grand échangeur de bitcoins au monde, ont été touchés, rapporte le site spécialisé BraveNewCoin. Une centaine de clients ont porté plainte.

« Ce ne sont pas les serveurs centraux qui ont été piratés, mais l’ordinateur d’un employé », se défend Bithumb cité par le principal magazine économique coréen, le Maeil Kyung Jae. « Les informations personnelles de certains utilisateurs ont fuité, mais les fonds de bitcoins n’ont pas été touchés. »

Les utilisateurs, eux, affirment que leurs e-mails et numéros de téléphone ont été utilisés par les hackeurs pour les contacter directement et les escroquer. Selon le témoignage de l’une des victimes sur Kyunghyang Biz, un faux « employé de Bithumb » l’aurait appelé sous prétexte d’avoir des soupçons sur une tentative de piratage de son compte. Il lui aurait ensuite demandé de confier son mot de passe, débloquant l’accès à son porte-monnaie virtuel de 10 millions de wons (1 300 euros).

Un piratage, dont le timing coïncide avec la récente annonce d’un projet de loi pour la légalisation du bitcoin par Park Yong-jin, du parti démocratique de Corée actuellement au pouvoir.

Le Bitcoin en bref

Création Le bitcoin tire son origine d’un logiciel conçu en 2009 par un ou plusieurs informaticiens dissimulés sous le pseudonyme Satoshi Nakamoto.

Fabrication L’émission des bitcoins – le « minage » – est pilotée par un programme informatique qui en génère automatiquement et en nombre décroissant, jusqu’à ce que leur nombre, aujourd’hui de 16 millions, atteigne 21 millions.

Usage La e-devise peut-être échangée contre des services, des marchandises ou d’autres devises grâce à un système de transaction sans frais. Pour ses détracteurs, il est l’instrument de trafics illégaux du fait de l’anonymat des paiements.