Depuis le coup de force du 15 juillet 2016, les autorités ont arrêté 50 000 personnes et en ont limogé ou suspendu 150 000, dont des militaires. | HANDOUT / REUTERS

Idil Eser, la directrice d’Amnesty International en Turquie, a été arrêtée mercredi 5 juillet en compagnie de onze autres personnes, lors d’une réunion de formation au management et à la sécurité informatique, organisée dans un hôtel de Buyukada, une île située au sud d’Istanbul.

Outre Idil Eser, İlknur Üstün, de la Women’s Coalition ; Günal Kurşun, avocat à la Human Rights Agenda Association ; Nalan Erkem, avocate à Citizens Assembly ; Nejat Taştan, d’Equal Rights Watch Association ; Özlem Dalkıran, de Citizens Assembly ; Şeyhmuz Özbekli, avocate ; et Veli Acu, de la Human Rights Agenda Association ; deux formateurs de nationalité allemande et suédoise ; et le propriétaire de l’hôtel figurent parmi les personnes interpellées.

Le mouvement de défense des droits de l’homme, qui réclame sa libération immédiate, s’est dit « profondément troublé et indigné ». « Il s’agit d’un flagrant abus de pouvoir qui montre la précarité de la situation des défenseurs des droits de l’homme dans ce pays », s’indigne Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty, dans un communiqué.

Les ONG ciblées comme les opposants

Ces arrestations sont survenues moins d’un mois après le placement en garde à vue du président d’Amnesty en Turquie, Taner Kilic. Il est accusé formellement de s’être servi de ByLock, une application de messagerie cryptée, qui, selon Ankara, a été utilisée par les partisans de Gülen. Selon Amnesty, Taner Kilic a démenti, au cours de sa déposition, avoir utilisé cette application.

Depuis le coup de force du 15 juillet 2016, les autorités ont arrêté 50 000 personnes et en ont limogé ou suspendu 150 000, dont des militaires, des policiers, des enseignants et autres fonctionnaires, pour liens présumés avec des organisations « terroristes », dont la mouvance güléniste, qu’Ankara considère comme « terroriste ».