Un éléphant utilisé à des fins touristiques. | AP

Réalisée par une organisation non-gouvernementale (ONG) internationale et publiée jeudi 6 juillet, une étude inédite met en garde contre les conditions « inacceptables » dans lesquelles vivent souvent les éléphants, exploités en masse par l’industrie du tourisme en Thaïlande.

Les chercheurs de World Animal Protection (WAP) ont visité plus de 220 attractions montrant des éléphants à travers l’Asie, soit 90 % des entreprises du secteur selon l’ONG. Au terme d’une étude de deux ans, leur rapport éclaire un secteur échappant souvent aux régulations, avec au total les trois quarts des « éléphants à touristes » qui vivent dans des conditions « mauvaises voire inacceptables ».

Sur les 2 923 éléphants recensés dans l’industrie du tourisme, 2 198 se trouvent en Thaïlande. Viennent ensuite l’Inde (617 éléphants), le Sri Lanka (166), le Népal (147), le Laos (59) et le Cambodge (36). Pour ce qui est de l’évaluation des conditions de vie, l’Inde et la Thaïlande sont là aussi les plus mauvais élèves en Asie, alors qu’un pays comme le Cambodge traite plutôt bien ses éléphants employés dans le secteur touristique.

L’apparition de parcs à éléphants alternatifs

« Quand ils ne sont pas utilisés pour des promenades ou des spectacles, les éléphants sont enchaînés jour et nuit, le plus souvent avec une chaîne de moins de trois mètres de long », un constat fait à travers toute l’Asie, souligne le rapport. « La nourriture qui leur est donnée n’est pas bonne, ils ont des soins vétérinaires limités et sont gardés souvent dans des endroits stressants, avec de la musique forte ou des groupes de touristes, sur un sol en ciment.

L’industrie des parcs à éléphants en Thaïlande s’est développée dans les années 1990, après l’interdiction de l’exploitation des éléphants pour transporter des arbres dans le secteur forestier.

Aujourd’hui, l’attraction est populaire auprès des dizaines de millions de touristes qui se rendent chaque année en Thaïlande. Commencent à apparaître des parcs à éléphants alternatifs, ne proposant pas de balades à dos de pachydermes mais seulement de les observer.