Les deux dirigeants se sont entretenus au téléphone à quatre reprises depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir aux Etats-Unis en janvier, mais n’avaient encore jamais eu de tête-à-tête. | SAUL LOEB / AFP

Cette rencontre au sommet était des plus attendues. Le président américain, Donald Trump, s’est entretenu pour la première fois avec son homologue russe, Vladimir Poutine, vendredi 7 juillet, en marge du sommet du G20, pour tenter de remettre sur les rails une relation houleuse entre les deux pays.

Cette rencontre s’est déroulée dans une atmosphère tendue et chaotique : le sommet des vingt dirigeants les plus puissants du monde est perturbé par de multiples heurts entre policiers et militants antimondialisation dans les rues de Hambourg ,en Allemagne.

« C’est un honneur d’être avec vous », a déclaré Donald Trump au début de la rencontre, en saluant son homologue d’une franche poignée de main. Le président américain a dit espérer que leur discussion apporte « beaucoup d’éléments très positifs pour la Russie, les Etats-Unis et tous ceux qui sont concernés ».

« Je suis ravi de vous rencontrer et j’espère que (...) cette rencontre se soldera par un résultat positif », a renchéri M. Poutine. « Nous avons parlé au téléphone, mais les conversations téléphoniques ne sont jamais suffisantes », a souligné le président russe.

Les deux dirigeants se sont entretenus au téléphone à quatre reprises depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir aux Etats-Unis, en janvier, mais n’avaient encore jamais eu de tête-à-tête.

Ambiance refroidie

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A son arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump, volontiers élogieux à l’endroit de Vladimir Poutine, avait laissé entrevoir un rapprochement entre les deux pays. Ce serait « merveilleux », avait-il dit.

Mais l’ambiance s’est depuis vivement refroidie, sur fond de soupçons de collusion entre l’équipe de campagne de Donald Trump et le Kremlin, et de nouvelles sanctions américaines contre Moscou dans la crise ukrainienne.

Jeudi, à Varsovie, Donald Trump a critiqué ouvertement le rôle « déstabilisateur » de la Russie, accusée notamment par les Occidentaux de soutenir militairement les séparatistes prorusses en Ukraine.

Les autres motifs de crispation ne manquent pas non plus, de la guerre de Syrie aux soupçons de collusion avec la Russie dans lesquels est empêtré M. Trump.

Sur la Syrie, les deux pays continuent à dialoguer malgré de lourds différends, notamment après la destruction par les Américains d’un avion syrien qui menaçait, selon eux, leur allié kurde. Les Etats-Unis sont « prêts à travailler à la possibilité d’établir avec la Russie des mécanismes communs » de stabilisation de la Syrie, dont des zones d’exclusion aérienne et une « livraison coordonnée de l’aide humanitaire », avait déclaré le chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson, à la veille du sommet.

Vives tensions à Hambourg

Outre ce temps fort diplomatique, le G20 débat de sujets difficiles, comme le climat et le commerce, dans un centre des congrès transformé en camp retranché, face à des militants anti-G20 déterminés à en découdre.

Plusieurs milliers de manifestants tentaient de converger vendredi soir vers la Philharmonie de l’Elbe, à Hambourg, où les vingt chefs d’Etat et de gouvernement devaient assister à un concert avec leurs épouses. La chancelière Angela Merkel a qualifié d’« inacceptables » les manifestations violentes, qui « mettent des vies en péril ».

Dans la journée, Melania Trump est restée bloquée dans sa résidence, et les pneus des voitures de la délégation canadienne ont été crevés par des protestataires. Ces derniers ont promis « l’enfer » pendant le G20 et sont sans discontinuer dans la rue depuis jeudi soir.

Décision des Etats-Unis de se retirer de l’accord de Paris

Dans l’enceinte du sommet, où les Etats-Unis sont à contre-courant de leurs dix-neuf partenaires sur le climat et le commerce, la tension était tout aussi palpable au fil des projets de communiqué final.

« Nous prenons note de la décision des Etats-Unis de se retirer de l’accord de Paris » sur le climat, dit un texte que l’Agence France-Presse s’est procuré, qui ajoute que les dirigeants des autres pays considèrent l’accord de lutte contre le réchauffement comme « irréversible ».

Les Etats-Unis agitent en outre des menaces de taxes sur l’acier contre la Chine et dans le secteur automobile contre l’Allemagne.