Le président américain et la chancelière allemande Angela Merkel au sommet du G20, à Hambourg, le 6 juillet. | MICHAEL KAPPELER / AP

Ce sommet du G20 est celui de toutes les tensions. Dans les rues de Hambourg (Allemagne), ville en état siège, mais aussi parmi les chefs d’Etat et de gouvernement des dix-neuf pays – plus l’Union européenne (UE) – les plus riches.

Sur le libre-échange, avec l’affirmation par Washington d’une politique protectionniste, comme sur le climat, après la décision prise par Donald Trump, le 1er juin, de se retirer de l’Accord de Paris (COP21) visant à lutter contre le réchauffement de la planète, les négociations s’annoncent ardues pour arriver à une déclaration commune, samedi 8 juillet.

Les premières rencontres bilatérales, organisées jeudi en fin de journée à la veille du début du sommet, ont permis de prendre la mesure de ces difficultés. « En tant que pays hôte nous ferons tout pour arriver à un compromis », a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel avant de s’entretenir, pendant une heure, avec le président américain tout juste arrivé de Pologne. Tout en reconnaissant que « cela ne sera pas facile », Berlin espère encore que la question du climat sera explicitement mentionnée dans le communiqué final, un texte de dix pages qui fait encore l’objet d’âpres marchandages.

« Ce sera encore plus difficile qu’au G7 de Taormine [en Italie, fin mai] car, depuis, les Etats-Unis ont acté leur retrait », souligne-t-on aussi à Paris. Le texte final devrait souligner que l’Accord de Paris est « irréversible », alors que M. Trump a plaidé pour une renégociation, ainsi que « constater » le choix des Etats-Unis. Ces derniers peuvent compter sur des pays comme l’Arabie saoudite ou la Turquie, très dépendants de leurs ressources fossiles.

Berlin joue l’apaisement avec Ankara

Mais d’autres sujets aussi conflictuels sont sur la table de ce G20, qui s’annonce comme le plus houleux depuis la mise en place, en 2008, de tels sommets. S’il y a consensus sur la lutte antiterroriste, notamment au niveau financier, qui fera l’objet d’une déclaration commune, les principales crises qui secouent la planète, de la Corée du nord à la Syrie en passant par l’Ukraine, seront abordées durant les réunions bilatérales.

Jeudi soir, Mme Merkel s’est ainsi également entretenue avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan. Vingt-quatre heures après que ce dernier a déclaré à l’hebdomadaire Die Zeit que « l’Allemagne se suicidait politiquement » parce qu’il lui avait été refusé de rencontrer la communauté turque en marge du G20, Berlin a joué l’apaisement.

La chancellerie a souligné que l’entrevue avait permis d’aborder « les sujets de controverses mais aussi de coopération » entre les deux Etats, citant à ce titre « la mise en œuvre de l’accord entre l’UE et la Turquie sur les réfugiés » auquel l’Allemagne tient particulièrement.

Première rencontre Trump-Poutine

Le rendez-vous le plus attendu devait néanmoins avoir lieu vendredi entre M. Trump et son homologue russe, Vladimir Poutine, qui se rencontrent pour la première fois. Consacré à l’Ukraine et à la Syrie, le face à face s’annonce tendu après les propos très durs tenus par M. Trump à Varsovie, jeudi, sur la politique du Kremlin.

Encore plus délicats s’annoncent les entretiens entre le président américain et son homologue chinois Xi Jinping après le tir par la Corée du Nord, mardi, d’un missile à longue portée susceptible de toucher l’Alaska. Washington estime que Pékin ne fait pas toutes les pressions nécessaires sur son voisin, et menace Pyongyang de réactions « sévères ».

Le président français Emmanuel Macron devrait quant à lui poursuivre ses prises de contact avec ses homologues. Il doit revoir M. Poutine pour discuter de la Syrie et de l’Ukraine, sujet qui sera aussi abordé, samedi, lors d’un petit-déjeuner à trois avec Mme Merkel. Il rencontrera enfin pour la première fois les présidents chinois, argentin et sud-coréen.