• David Bowie
    Cracked Actor

Pochette de l’album «  Cracked Actor », de David Bowie. | PARLOPHONE/WARNER MUSIC

Enregistré à l’Universal Amphitheatre, à Los Angeles, le 6 septembre 1974, ce concert n’existait jusqu’alors que sur le circuit parallèle des publications pirates. Dorénavant officiel, ce double CD, Cracked Actor, présente une étape du Diamond Dogs Tour de Bowie, en 1974, en Amérique du Nord. Elle s’ajoute au double album David Live, publié légalement en octobre 1974, constitué d’extraits de soirées du 8 au 12 juillet au Tower Theatre dans une banlieue de Philadelphie. En septembre, Bowie a changé une bonne partie de son groupe de tournée (Carlos Alomar a rejoint Earl Slick au poste de guitariste, une nouvelle rythmique, sept choristes au lieu de deux…). Il aborde une manière soul-funk plus prononcée – en août, il a enregistré une partie de son futur album Young Americans. Si le répertoire diffère peu – Watch That Man, Here Today, Gone Tomorrow, Panic in Detroit et The Width of a Circle ne sont plus au programme, It’s Gonna Be Me et John I’m Only Dancing (Again) y sont entrés –, ce concert de septembre est plus direct dans l’orchestration, avec globalement un tempo plus rapide sur la plupart des chansons. Un complément bienvenu dans la discographie de Bowie. Sylvain Siclier

2 CD Parlophone/Warner Music.

  • Divers artistes
    Chansons exotiques pour cabarets et music-halls 1954-1962

Pochette de l’album « Chansons exotiques pour cabarets et music-halls 1954-1962 » par divers artistes. | FRÉMEAUX & ASSOCIÉS/SOCADISC

Après Amour bananes et ananas 1932-1950, publié en 2010, l’éditeur Frémeaux & Associés avance dans le temps avec une nouvelle anthologie savoureuse, un triple album Chansons exotiques pour cabarets et music-halls 1954-1962. Le sous-titre « rythmes orientaux et tropicaux » précise les choses. La période, les années de l’après seconde guerre mondiale, quand le besoin d’évasion commence à correspondre à une renaissance économique, « époque d’insouciance et d’espoir », comme l’indique Philippe Comoy dans le texte du livret. Jean Constantin interprète le Shah Shah persan, le Rock’amadour, Napoli jolie, Dario Moreno se fend d’un Papa Loves Mambo ou d’un Rock à conga, Bob Azam est là avec ses célèbres Fais-moi du couscous chéri ou l’Ali Baba Twist. Le deuxième CD est consacré à la scène italienne, pas en reste de fantaisies et décalages, avec en particulier plusieurs plages de Renato Carosone (Mambo italiano, Caravan Petrol…), Marino Marini (Stu mambo cha cha cha) ou Fred Buscaglione (Che Bambola). Dans le troisième CD, de Paris à Oran, on croise Sophia Loren, Coccinelle et son sensuel Prends-moi ou laisse-moi, les orchestres de Benny Bennet, Don Barreto, Jack Ary et Marcel Bianchi, Zina Nahid (Ah ! Ya Zine) ou Lili Boniche. S. Si.

1 triple CD Frémeaux & Associés/Socadisc.

  • Divers artistes
    Maloya : The Birth of Electric Maloya on Réunion Island 1975-1986

Pochette de l’album « Maloya : The Birth of Electric Maloya on Réunion Island 1975-1986 ». | STRUT RECORDS

Après Soul Sok Séga, sorti en 2016, consacré aux années 1970 du sautillant séga de sa voisine Maurice, l’île de la Réunion – qui elle aussi généra son propre séga – a droit à son tour à l’attention avisée du label londonien Strut Records. Cette compilation, conçue par le duo de DJs réunionnais La Basse Tropicale, s’intéresse au maloya, l’autre genre musical majeur du coin, plus frondeur et lui, emblématique de l’ancienne île Bourbon. Avant de prendre son envol au-delà de l’océan Indien et de la diaspora réunionnaise, grâce, entre autres, à Danyel Waro, Ziskakan ou Granmoun Lélé, le maloya a connu une période florissante dans les années 1970 et au début des années 1980 (avec la fin, en 1981, de sa quasi mise à l’index par les autorités françaises, qui voyaient d’un mauvais œil cette musique porteuse de revendications identitaires). De Caméléon (avec Alain Peters, Loy Ehrlich et René Lacaille, à la guitare), avant-gardistes du maloya électrique, à Michou, Hervé Imare et Maxime Laope, la fine fleur des porteurs de cette bonne parole dansante défile dans ce témoignage d’une période charnière de la musique réunionnaise. Patrick Labesse

1 CD Strut Records/Differ-Ant