L’évacuation de près de 2 800 migrants à peine terminée vendredi, plus de 200 Afghans et Soudanais ont recommencé à s’installer lundi aux alentours du centre de premier accueil porte de la Chapelle, dans le nord de Paris, a-t-on appris de sources concordantes.

« Plus de 250 personnes » ont été recensées dimanche dans les divers campements de ce quartier populaire, selon Pierre Henry, président général de France Terre d’asile. « On était à 300 petits déjeuners hier [dimanche] et on devrait en faire autant aujourd’hui [lundi] », témoigne Francoise Davisse, du collectif Solidarités Migrants Wilson, qui distribue chaque matin pain et thé aux abords du centre porte de la Chapelle.

A 9 h 30, une file d’hommes patientaient devant les tréteaux dressés sous un pont, à l’abri de la pluie, a constaté une journaliste de l’AFP. Quelques tentes sont installées sur les trottoirs, des hommes dorment entre les blocs de pierre du boulevard Ney, à l’endroit même où le campement a été évacué vendredi.

« Avant la fin du mois, ils seront mille »

« Il y a des nouveaux, et d’autres qui reviennent des gymnases [où ils avaient été logés vendredi] parce que c’était trop excentré ou qu’ils voulaient retrouver des gens qu’ils connaissent », explique Mme Davisse, pas surprise de ce phénomène. « Avec l’été, on sait qu’il y a plus de monde, dit-elle. Avant la fin du mois, ils sont mille. »

Hamza, un Soudanais de 25 ans, est arrivé la veille de Vintimille. « On m’avait dit qu’ils prendraient les gens pour leur donner un abri, mais je suis arrivé trop tard », raconte-t-il, installé sous les voies de l’autoroute A1. « Cela fait une semaine que je ne me suis pas lavé. Je veux demander l’asile, mais j’ai mes empreintes en Italie », ajoute le jeune homme qui s’interroge : « C’est comme ça la France ? »

Les migrants évacués vendredi ont été mis à l’abri en Ile-de-France, notamment dans des gymnases. Cette grosse opération, la 34e en deux ans à Paris, intervenait deux mois après l’évacuation de 1 600 personnes au même endroit, le 9 mai. « Je suis ici depuis un mois mais j’ai raté l’évacuation vendredi, j’étais à Nanterre », dit Rachid, un Afghan. « Moi j’avais rendez-vous », raconte Morseid, un autre Afghan qui dort « près de la gare de l’Est ».

La maire de Paris, Anne Hidalgo, a appelé à l’ouverture d’autres centres en région, et mercredi le gouvernement doit présenter un plan sur l’asile et l’immigration.