Une fillette traitée pour un probable cas de choléra, dans un hôpital de Sanaa, le 1er juillet. | Hani Mohammed / AP

L’épidémie de choléra qui sévit au Yémen depuis fin avril a contaminé plus de 300 000 personnes, en tuant plus de 1 600 dans ce pays en guerre, annonce le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). « L’épidémie de choléra au Yémen continue de progresser de façon incontrôlée », écrit l’organisation internationale sise à Genève dans un tweet.

L’épidémie provoque 7 000 nouveaux cas chaque jour, précise dans un tweet le directeur régional du CICR pour le Proche et Moyen-Orient, Robert Mardini. Les régions entourant les villes de Sanaa, Hodeïda, Hajja et Amran sont les plus touchées, souligne-t-il.

Dans son dernier bilan, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait fait état, entre le 27 avril et le 2 juillet, de 262 649 cas suspects et de 1 587 morts dans 21 provinces. Fin juin, l’OMS relevait néanmoins que le taux de mortalité par la maladie avait baissé de 1,7 % début mai, à 0,6 %.

L’effondrement des infrastructures médicales et sanitaires au Yémen, ravagé par plus de deux ans de guerre entre les forces progouvernementales soutenues par une coalition arabe conduite par l’Arabie saoudite, et les rebelles chiites houthistes soutenus par l’Iran, a favorisé fin avril l’apparition du choléra dans le pays pour la deuxième fois en moins d’un an.

Nombre d’infrastructures, comme les stations de pompage d’eau, ont été détruites au Yémen en vingt-sept mois de guerre civile. Les deux tiers de la population n’ont plus accès à l’eau potable, estiment les Nations unies.

La lutte contre le choléra fait oublier la famine

Depuis le début du conflit, 17 millions de personnes – deux tiers de la population – sont confrontées à des pénuries alimentaires, dont près de 7 millions sont proches de la famine, dans un pays très dépendant de l’importation de nourriture.

« Les organisations humanitaires ont dû diriger leurs ressources programmées à la lutte contre la malnutrition vers la lutte contre le choléra », a noté Jamie McGoldrick, coordinateur des affaires humanitaires de l’ONU pour le Yémen lors d’un point-presse à Sanaa, la capitale.

Le conflit entre les milices houthistes, proches de l’Iran, et les forces loyalistes soutenues par la coalition dirigée par l’Arabie saoudite a fait plus de 10 000 morts, majoritairement des civils, et plus de 44 500 blessés depuis l’intervention de la coalition arabe en mars 2015, selon l’ONU.