Porsche ne fabrique pas de moteurs diesel, mais les achète auprès d’Audi. | Matthias Schrader / AP

Le parquet de Stuttgart a annoncé, lundi 10 juillet, soupçonner des salariés du constructeur de Porsche, filiale de Volkswagen (VW) jusque-là épargnée par le scandale du « Dieselgate », d’être aussi impliqués dans l’affaire.

Le parquet a « entamé une procédure d’enquête à l’encontre de salariés non identifiés du constructeur automobile Porsche et d’une filiale américaine, dans le cadre d’une possible manipulation d’émissions de gaz sur des véhicules diesel. Il existe un début de soupçon de fraude et de publicité mensongère », selon un communiqué. Le parquet a refusé d’en dire plus sur l’enquête en cours.

De nombreuses procédures ont déjà été lancées contre des directeurs de la holding Porsche SE, propriétaire de Volkswagen, comme contre l’actuel patron de VW Matthias Müller, mais c’est la première fois que la justice s’en prend directement au constructeur Porsche AG.

De son côté, l’entreprise a déclaré « prendre au sérieux les examens du parquet et vouloir tout faire afin de clarifier l’affaire de façon la plus complète et rapide possible ». Porsche ne fabrique pas de moteurs diesel, mais les achète auprès d’Audi, autre filiale haut de gamme de Volkswagen. Les véhicules équipés de moteurs de diesel ne font pas parti du cœur de métier du constructeur.

Fin 2015, Volkswagen avait reconnu avoir équipé 11 millions de ses voitures diesel, dont environ 600 000 aux Etats-Unis, d’un logiciel faussant le résultat des tests anti-pollution et dissimulant des émissions dépassant jusqu’à 40 fois les normes autorisées.

La justice américaine émet des mandats d’arrêts contre d’anciens cadres de Volkswagen

VW, le premier constructeur automobile mondial par les ventes, a admis en septembre 2015 avoir installé un logiciel permettant de fausser les résultats des tests antipollution de près de 11 millions de véhicules diesel dans le monde. | INA FASSBENDER / REUTERS

Les Etats-Unis ont émis des mandats d’arrêt internationaux visant cinq anciens cadres de Volkswagen en lien avec le scandale des moteurs diesel truqués, rapporte jeudi 22 juin le journal allemand Süddeutsche Zeitung et les chaînes de télévision régionales NDR et WDR.

Les cinq ex-manageurs et informaticiens, parmi lesquels deux proches collaborateurs de l’ancien président du directoire Martin Winterkorn, ont été inculpés aux Etats-Unis de conspiration de fraude et d’infraction à la réglementation environnementale.

Un porte-parole de VW en Allemagne s’est refusé à tout commentaire. Un sixième mis en cause, Oliver Schmidt, lui aussi ancien manageur, a été arrêté en février à Miami alors qu’il s’apprêtait à prendre l’avion pour l’Allemagne.

Selon le Süddeutsche Zeitung, il est peu probable que les autorités allemandes remettent les cinq accusés à la justice américaine – la Constitution ne permet l’extradition de citoyens allemands qu’à d’autres pays de l’Union européenne ou à un tribunal international – mais il s’exposent au risque d’une déconvenue s’ils se rendent dans un pays tiers ayant des accords avec les Etats-Unis.

VW, le premier constructeur automobile mondial par les ventes, a admis en septembre 2015 avoir installé un logiciel permettant de fausser les résultats des tests antipollution de près de 11 millions de véhicules diesel dans le monde.

Le groupe a mis fin aux poursuites américaines en échange du paiement d’une amende criminelle de 2,8 milliards de dollars. Au total, le premier constructeur automobile mondial a accepté de verser 23 milliards de dollars aux Etats-Unis, en particulier pour indemniser quelque 600 000 automobilistes et réparer les dégâts causés à l’environnement.