En début d’après-midi le 9 juillet, l’ambiance avait complètement changé à Hambourg, les manifestants ayant laissé la place aux citoyens, descendus dans la rue pour nettoyer leur ville. | Fabian Bimmer / REUTERS

La plupart des dirigeants mondiaux venus à Hambourg pour le G20 avaient quitté la ville, dimanche 9 juillet au matin, quand des centaines d’anarchistes et de militants d’extrême gauche manifestaient encore violemment dans le quartier de Schanze. La police les a repoussés à coup de gaz lacrymogène et de canons à eau après avoir constaté des jets d’objets et des voitures brûlées.

En début d’après-midi, l’ambiance avait complètement changé. Entre 8 000 et 10 000 personnes, essentiellement des habitants de Schanze et des quartiers voisins, étaient descendues dans la rue pour nettoyer ce quartier où les dégâts sur l’espace public ont été particulièrement importants.

Mais la foule, dense, ne s’est pas mobilisée spontanément. Rebecca Lunderup, une biologiste de 22 ans habitant le quartier limitrophe de Lokstedt, raconte avoir été choquée en voyant les images de destruction à deux pas de chez elle. Voulant être utile et « prendre position contre le vandalisme », elle a créé l’événement Facebook Hamburg Räumt Auf (« Hambourg nettoie ») qui a réuni, en deux jours, les bonnes volontés de plusieurs milliers de Hambourgeois.

En accord avec la police et les services de nettoyage, les bénévoles sont passés dans les rues de Schanze avec balais, chiffons et gants fournis par la municipalité (images à voir ici). Rebecca Lunderup raconte : « Nous avons ramassé tout ce qui traînait, surtout du verre brisé et des mégots, et nous avons enlevé des graffitis. »

« Incroyablement fier de Hambourg et de mes Hambourgeois. Voilà des images qui doivent faire le tour du monde. »

Comme pour essayer d’effacer les images de destruction de leur ville diffusées par les médias internationaux, les bénévoles ont nettoyé en famille et en musique, avec toujours un sourire pour la caméra qui les filmait. Pour ajouter à l’ambiance festive, l’hebdomadaire Der Spiegel raconte que les restaurants sur la Wohlwillstraße « fournissaient des boissons gratuites » et que les quelques touristes étaient particulièrement actifs. Une des tâches les plus complexes était d’essayer de recaser dans les rues les bouts de pavés arrachés par les casseurs.

Une des tâches les plus ardues : remettre en place les pavés arrachés par les casseurs. | Fabian Bimmer / REUTERS

Cette séquence joyeuse terminée, les Hambourgeois cherchent maintenant à savoir qui doit être tenu responsable de l’échec sécuritaire du G20. Malgré des préparatifs de plusieurs mois et le déploiement de 20 000 policiers, l’appareil sécuritaire a été débordé. La police fait état de 476 blessés légers et de 186 arrestations, mais aucune information sur le nombre de manifestants blessés.

Le maire de Hambourg, Olaf Scholz, critiqué tout au long du week-end, a promis aux habitants de sa ville des dédommagements pour les biens détruits. Et aux casseurs « de longues peines de prison ».

(Sur la photo : « Hambourg ne se résume pas aux Black Blocs ».)