Le ministre des comptes publics Gérald Darmanin, le 6 juillet à Paris. | MARTIN BUREAU / AFP

Une annonce qui passe mal. Plusieurs ONG ont critiqué mardi 11 juillet la décision du gouvernement de réduire l’aide publique au développement pour boucler le budget et contenir le déficit à 3 % du PIB en 2017.

Dans une interview au Parisien, le ministre des comptes publics, Gérald Darmanin, a fait savoir qu’il avait trouvé 4,5 milliards d’euros d’économies sur le budget de l’Etat. Il a notamment annoncé que l’enveloppe du ministère des affaires étrangères sera amputée de 282 millions d’euros, « dont la moitié sera de la baisse de l’aide publique au développement », a affirmé M. Darmanin. Soit une coupe budgétaire de plus de 140 millions d’euros.

Mais pour Friederike Röder, directrice France de l’ONG One, cette somme pourrait « par exemple permettre à 1,4 million de personnes atteintes du VIH d’avoir accès à un traitement vital ».

« Mettre dans le même panier l’aide publique au développement et les frais de gestion des ministères, c’est considérer la lutte contre l’extrême pauvreté, les changements climatiques et les grandes pandémies mondiales comme accessoires. »

« Macron enterre ses promesses électorales »

De son côté, Michael Siegel, chargé de plaidoyer à Oxfam, qualifie cette décision de « scandaleuse » dans un communiqué. Les deux ONG accusent ainsi Emmanuel Macron de renier ses engagements. Durant la campagne, le candidat avait promis de porter le budget alloué à l’aide au développement à 0,7 % du revenu national brut d’ici à 2030 alors qu’il était de 0,38 % en 2016.

« A peine deux mois après son élection, Emmanuel Macron enterre ses promesses électorales en opérant la plus importante coupe budgétaire de l’aide publique au développement jamais connue », regrette M. Siegel, d’Oxfam.

One rappelle de son côté que lors de son premier discours en tant que président de la République, en mai, il avait assuré que la France serait « attentive (…) au respect des engagements pris en matière de développement et de lutte contre le réchauffement climatique ».

« Dès les premiers mois de sa mandature, Emmanuel Macron renierait-il déjà ses propres déclarations et engagements ? », se demande Mme Röder, appelant le chef de l’Etat à « œuvrer pour que l’aide publique au développement soit sortie du calcul du déficit public ».