Le site GM&S à La Souterraine (Creuse), le 21 juin. | PASCAL LACHENAUD / AFP

Les négociations avancent, doucement. A une semaine de l’audience du tribunal de commerce de Poitiers, qui doit acter la reprise de l’équipementier GM&S de La Souterraine (Creuse) liquidé le 30 juin, les différents acteurs du dossier commencent à aligner leurs vues.

Mardi 11 juillet, Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, a convié les représentants des salariés de l’usine, les élus locaux, GMD, le potentiel repreneur de l’usine, ainsi que PSA et Renault, les donneurs d’ordre du sous-traitant. Après cette réunion de cinq heures, Bercy, la CGT et GMD estiment que « des avancées ont été réalisées », même si selon Alain Martineau, le patron de GMD, il subsiste « encore des désaccords ».

Les constructeurs automobiles se sont engagés à « porter leurs engagements de commandes de trois à cinq ans pour des montants respectifs annuels de 12 et 10 millions d’euros », indique Bercy. PSA a même fourni le détail des commandes de pièces envisagées aboutissant à 7,5 millions d’euros de composants actuellement produits sur le site de La Souterraine et 4,5 millions d’euros de pièces correspondant à des nouveaux modèles de véhicules à venir. Renault doit détailler ses commandes d’ici le 13 juillet.

La marque au Losange a, par ailleurs, confirmé son intention d’investir 5 millions d’euros dans la modernisation du site, tandis que « PSA doit encore préciser ses intentions », détaille Bercy. Jusqu’à présent, il se disait prêt à financer les nouveaux moules de pièces à hauteur de 4 millions d’euros.

GMD a, pour sa part, confirmé qu’il prendrait en charge le besoin en fonds de roulement, estimé à 5 millions d’euros, tandis que la dépollution du site et la baisse du loyer (passant de 25 000 à 15 000 euros par mois) sont « en bonne voie », assure Bercy.

« Ce n’est pas encore suffisant pour nous »

Sur le plan social, le groupe stéphanois a refusé de reprendre plus de 120 emplois, sur 277. Mais des embauches supplémentaires sont prévues selon l’activité du site, précise GMD. La CGT espérait sauver 180 postes. Pour l’instant, « ce n’est pas encore suffisant pour nous », indique le délégué CGT Vincent Labrousse, jugeant nécessaire « que le nombre d’emplois augmente ».

D’ici le 17 juillet, GMD et la CGT doivent se retrouver deux fois « pour étudier dans le détail la nature des emplois repris ou non. » En attendant, le syndicat a obtenu plusieurs assurances dont le maintien, garanti par l’Etat, de l’activité partielle de l’usine jusqu’à l’atteinte d’un niveau d’activité suffisant sur le site et le paiement des salaires jusqu’à la fin août, quelle que soit l’issue des discussions et la décision du tribunal de commerce de Poitiers le 19 juillet.

Pour les 160 personnes qui devraient perdre leur emploi, l’Etat et la région Nouvelle Aquitaine ont promis des mesures d’accompagnement (aides à la formation, à la mobilité, etc.) et le versement d’une allocation temporaire dégressive en cas de reprise d’un emploi moins rémunéré. En revanche, ni PSA ni Renault n’ont accédé à la demande de la CGT d’obtenir une indemnité supra-légale pour les futurs licenciés.