Saclay, future vitrine du monde. Si la France organisait l’Exposition universelle en 2025, un immense globe baptisé « Village global » serait construit sur la commune d’Orsay, situé dans l’Essonne sur le plateau de Saclay. Sur un terrain de 110 hectares, 169 pays seraient invités à s’y retrouver pendant six mois.

Sous la houlette de Pascal Lamy, délégué interministériel chargé de l’Exposition, le groupement d’intérêt public (GIP) responsable du dossier a retenu ce site, mercredi 12 juillet, en compétition avec trois autres en Ile-de-France : celui de Val d’Europe à Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne), le Triangle de Gonesse (Val-d’Oise) et des terrains à Pantin et Bobigny, le long du canal de l’Ourcq (Seine-Saint-Denis).

Composé d’une quinzaine de membres, le GIP en compte huit désignés par le comité ExpoFrance, présidé par Jean-Christophe Fromantin, maire de Neuilly-sur-Seine, à l’origine de la candidature de la France. « Une exposition universelle est un alibi pour porter de manière joyeuse un projet de développement d’un pays au-delà du débat politique “court-termiste” », affirme l’édile. Au sein du GIP, outre 40 % des sièges pour ExpoFrance, l’Etat en détient 30 %. La région Ile-de-France, Paris et la Métropole du Grand Paris ont chacun 10 % des sièges.

Concentration d’universités, laboratoires et grandes écoles

M. Fromantin et ExpoFrance militaient pour Saclay, tout comme Valérie Pécresse, patronne (Les Républicains) de l’Ile-de-France. « Le consensus a permis de prendre une décision collégiale sans avoir besoin d’aller au vote », rapporte un membre du GIP. Selon M. Lamy, le GIP s’est prononcé sur la base d’une batterie de critères, au premier rang desquels figurait « la concordance » du site « avec le thème » de l’Exposition – « la connaissance à partager, la planète à protéger » – défini dans la lettre de candidature de la France adressée par François Hollande le 22 novembre 2016 au Bureau international des expositions (BIE).

Vaste territoire agricole, le plateau de Saclay concentre établissements universitaires, laboratoires de recherches et grandes écoles. Y sont notamment implantés l’Ecole polytechnique et le Commissariat à l’énergie atomique. Soixante-dix mille étudiants y viennent chaque jour. Il était le site qui présentait ainsi la meilleure adéquation avec le projet de l’Exposition universelle, selon ExpoFrance : « Faire de la jeunesse et du partage de la connaissance un vecteur de renouveau des expositions universelles. »

Saclay l’a emporté pour une autre raison. Les élus de l’Essonne, porteurs du projet, ont proposé que le terrain qui accueillera l’Exposition universelle soit reconverti en campus international pour accueillir les étudiants des ex-pays exposants.

Autres manifestations en France

Saclay aurait pu pâtir, en revanche, de sa faible accessibilité en transports en commun. Mais le futur métro Grand Paris Express reliant Saclay à l’aéroport d’Orly devrait théoriquement rouler en 2024. Le respect de ce calendrier est décisif car quelque 50 millions de visiteurs sont attendus sur le site pendant six mois.

Le choix de Saclay présente aussi plusieurs avantages pour l’Etat. En février 2017, la Cour des comptes avait critiqué l’insuffisance du développement du plateau de Saclay au regard des financements publics « massifs » estimés à 5,3 milliards pour les projets scientifiques, les transports et l’immobilier étudiant. En 2008, Nicolas Sarkozy avait voulu donner une impulsion à ce territoire grâce à son projet du Grand Paris. Y implanter l’Exposition permettra de valoriser des réserves foncières importantes.

Outre Saclay, site principal, une dizaine de grandes villes (Lyon, Bordeaux, Toulouse, Marseille, Reims, Strasbourg, Rouen, Le Havre…), deux régions (les Hauts-de-France, la Normandie) et le département du Morbihan prévoient d’organiser des manifestations thématiques pendant la durée de l’Exposition.

La France doit remettre, le 28 septembre, son dossier de candidature au BIE. Les 169 pays membres devront choisir en novembre 2018 entre quatre candidats. Saclay est en compétition avec Osaka au Japon, Ekaterinbourg en Russie et Bakou en Azerbaïdjan.