Face à la recrudescence de maladies infantiles, la ministre de la santé, Agnès Buzyn, veut rendre obligatoire onze vaccins, le tout « pour une durée limitée, de cinq à dix ans ». Actuellement, seuls trois sont obligatoires pour les enfants de moins de 18 mois (diphtérie, tétanos et poliomyélite – DTP). Huit autres, dont la coqueluche, l’hépatite B ou la rougeole, sont seulement recommandés.

La France connaît un taux de couverture vaccinale parmi les plus faibles d’Europe et une grande défiance du public. Mme Buzyn estime que ce « double système » de vaccins obligatoires et de vaccins recommandés « pose un vrai problème de santé publique ». « Il y a des fois où l’obligation est une bonne chose pour permettre à la société d’évoluer », ajoute-t-elle, rappelant que la rougeole a causé la mort de dix enfants depuis 2008, et que le taux de couverture de vaccination contre cette maladie est de 75 %, alors qu’il devrait être de 95 %.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que « la vaccination permet d’éviter chaque année 2 à 3 millions de décès dus à la diphtérie, au tétanos, à la coqueluche et à la rougeole. On pourrait sauver 1,5 million de vies supplémentaires en améliorant la couverture mondiale de la vaccination ».

Posez toutes vos questions à Paul Benkimoun, journaliste du service Santé du « Monde ».

(N’oubliez pas de monter le son de votre vidéo.)