Cinq Tchétchènes ont été condamnés à des peines de prison pour le meurtre de Boris Nemtsov. Ici pendant le procès, le 12 juillet 2017. | Ivan Sekretarev / AP

Les cinq Tchétchènes reconnus coupables du meurtre, en février 2015, de l’opposant russe Boris Nemtsov ont été condamnés à des peines de onze à vingt ans de prison par un tribunal de Moscou, à l’issue d’un long procès laissant de nombreuses questions sans réponses.

L’homme qui a tiré quatre balles sur Boris Nemtsov, Zaour Dadaïev, a été condamné à vingt ans de prison tandis que ses quatre co-accusés, tous originaires des républiques musulmanes de Tchétchénie et d’Ingouchie, se voient infliger des peines allant de onze à dix-neuf ans « à régime sévère ». Ce régime de détention implique moins de promenades, de visites de proches ou de correspondances qu’en régime « normal ».

Un sixième homme recherché

Ils avaient été reconnus coupables le 29 juin à l’issue d’un procès en assises, les jurés ne devant se prononcer que sur la culpabilité des accusés. Les cinq hommes, Zaour Dadaïev, Chadid et Anzor Goubachev, Temirlan Eskerkhanov et Khamzat Bakhaïev, étaient jugés depuis octobre 2016 pour le meurtre de Boris Nemtsov, un des principaux opposants au président Vladimir Poutine, abattu le 27 février 2015.

Tous avaient plaidé non coupable et l’un d’eux a tracé le mot « mensonge » sur la vitre du box où les condamnés sont gardés au moment de l’énoncé du verdict.

Un sixième homme, tchétchène également, Rouslan Moukhoudinov, identifié en décembre 2015 comme le commanditaire présumé du crime, est toujours recherché par la police. Si cinq hommes ont été condamnés, le procès n’a permis d’identifier aucun commanditaire de l’assassinat, et aucune motivation politique n’a été établie.

Des proches de Boris Nemtsov ont accusé l’entourage de l’autoritaire dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov, voire M. Kadyrov lui-même, d’être responsable de son assassinat. Le jour où les cinq accusés avaient été déclarés coupables, l’avocat de la famille Nemtsov avait qualifié de « fiasco total » l’enquête sur ce meurtre.