Le dissident chinois Liu Xiaobo est mort
Durée : 01:46

Le Comité Nobel norvégien, qui avait attribué le Nobel de la paix en 2010 à Liu Xiaobo, a souligné la « lourde responsabilité » de la Chine dans la mort « prématurée » du dissident chinois, jeudi 13 juillet.

Agé de 61 ans, ce symbole de la lutte pour la démocratie dans le pays le plus peuplé du monde avait été admis à l’hôpital universitaire no 1 de Shenyang (nord-est de la Chine) après plus de huit années passées en détention.

« Nous trouvons profondément perturbant que Liu Xiaobo n’ait pas été transféré dans un établissement où il aurait pu recevoir un traitement médical adéquat avant que sa maladie n’entre en phase terminale », a dit la présidente du comité, Berit Reiss-Andersen.

Pékin a toujours refusé d’accorder à Liu Xiaobo, qui souffrait d’hépatite chronique, une remise de peine. A la suite de sa libération conditionnelle, il avait été transféré, en juin, dans un hôpital, alors que son état de santé s’était dégradé.

Le dissident avait fait savoir qu’il souhaitait suivre un traitement à l’étranger, un appel relayé par la communauté internationale mais rejeté par Pékin, qui y voyait une ingérence dans ses affaires intérieures.

« Un héros de la lutte pour la démocratie et les droits de l’homme »

Berlin, qui avait multiplié les appels à transférer le dissident chinois en Allemagne pour qu’il y soit soigné, a rendu hommage au « héros de la démocratie », mort jeudi en Chine d’un cancer. « Sa résistance par la non-violence a fait de lui un héros de la lutte pour la démocratie et les droits de l’homme », a tweeté le ministre de la justice allemand, Heïko Maas.

Condamné en 2009 à onze ans de prison pour « incitation à la subversion de l’Etat », Lu Xiaobo avait participé en 1989 à la révolte de la place Tiananmen. Il était l’un des initiateurs de la Charte 08, demandant l’instauration d’une démocratie libérale en Chine. Le texte, diffusé en décembre 2008, avait recueilli la signature de plus de 300 intellectuels et militants des droits de l’homme chinois.

« Aujourd’hui nous pleurons la perte d’un géant des droits de l’homme. Liu Xiaobo était un homme d’une intelligence acérée, pétri de principes, d’esprit et avant tout d’humanité », a réagi Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International.