La Grenfell Tower dans l’ouest de Londres, le 16 juin. | Hannah Mckay / REUTERS

Des centaines de personnes se sont rassemblées mercredi 12 juillet au soir à Londres pour une veillée aux chandelles au pied de la Grenfell Tower, en souvenir aux 80 victimes du terrible incendie qui a dévoré le bâtiment le 14 juin.

Quatre semaines exactement après le drame et ces flammes qui ont envahi en quelques minutes les 24 étages de cette tour du quartier de North Kensington, plusieurs centaines de Londoniens se sont réunis, avec des bougies, dans un espace proche de la tour toujours envahi de dessins, de fleurs et de mots de souvenir.

« Je connais des personnes qui ont perdu la vie, je connais des gens qui ont perdu des proches, je connais des gens qui ne sont plus eux-mêmes avec ce chagrin. C’est vraiment, vraiment difficile », a déclaré Emma Dent Coad, la députée de ce secteur de Londres.

Une minute de silence a été observée, débordant de sanglots, puis la foule a entonné le fameux hymne de Bob Marley, « One Love » (« Un Amour »).

« Il y a quatre semaines, une terrible tragédie s’est déroulée dans la Grenfell Tower. Et le coût humain de cette tragédie est quelque chose que nous cherchons encore à vraiment appréhender », a témoigné mercredi le commandant de police Stuart Cundy, dans un communiqué, alors que la colère couve toujours parmi les familles des victimes et les survivants.

« Arrêtez quelqu’un ! »

Alistair Hutchins, coordinateur pour l’identification des victimes à la police de Londres, a déclaré de son côté à la BBC que ce qui s’est passé à la Grenfell Tower est le pire drame qu’il ait vécu en 18 ans de carrière.

Décrivant le travail de fourmi de ses collègues parmi les décombres de la tour, le policier a précisé qu’ils en étaient réduits à utiliser des tamis de 6 mm pour récupérer les quelques morceaux humains encore présents, comme les dents ou les fragments d’os.

La colère des familles et des proches vise aussi la façon dont a été géré l’incendie lui-même, le jour du drame. Lors d’une rencontre plus tôt dans la journée mercredi avec des survivants, un policier, Matt Bonner, a ainsi été accueilli aux cris de « Arrêtez quelqu’un », alors qu’il tentait de faire le point sur l’enquête.

De même, Elizabeth Campbell, actuelle présidente du conseil du quartier, a été sifflée par le public lors de son intervention. Son prédécesseur à la tête du conseil de Kensington et Chelsea, l’un des quartiers les plus riches de Londres, Nicholas Paget-Brown, avait lui été contraint à la démission pour sa gestion du dossier.

Mme Campbell a ainsi été critiquée comme totalement déconnectée de la réalité quand elle a avoué auprès de la BBC mercredi qu’elle n’avait jamais visité l’une de ces tours de logements sociaux du quartier avant d’occuper sa nouvelle fonction.