Turquie : « Derrière l’apparence d’un homme fort, il y a un pouvoir faible et qui a peur »
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L’agence de presse officielle turque Anatolie rapporte vendredi 14 juillet que 7 563 officiers de police, soldats et membres de ministères ont été limogés en Turquie, après un nouveau décret publié dans le cadre de l’état d’urgence imposé depuis un an. Les autorités ont également dégradé 342 militaires à la retraite, selon Anatolie.

Ce décret survient à la veille des commémorations du premier anniversaire de la tentative de coup d’Etat, le 15 juillet 2016. Accusant le prédicateur Fethullah Gülen d’être derrière le putsch, ce que nie l’intéressé, Ankara traque inlassablement ses sympathisants depuis un an : 50 000 personnes ont été arrêtées, plus de 100 000 limogées.

En tout, 4 000 magistrats ont été radiés et l’armée turque, la deuxième de l’OTAN, est affaiblie, avec le limogeage – jusqu’au décret de vendredi – d’au moins 150 généraux.

« Chasse aux sorcières »

« Un putsch abject », « une chasse aux sorcières », a dénoncé M. Gülen depuis les Etats-Unis où il vit. Dans un communiqué, la bête noire du président turc Recep Tayyip Erdogan a également condamné la « persécution sans précédent » contre son mouvement Hizmet (« service » en turc).

Signe de l’importance historique pour les autorités de la mise en échec du putsch, les dirigeants et médias désignent cet événement par l’expression « épopée du 15 juillet », narrant à l’envi les « exploits » de ses « héros » et le « sacrifice » de ses 249 « martyrs » morts.

Samedi, une session parlementaire extraordinaire, un discours nocturne et des hommages aux « martyrs » ont été programmés.