Tony Blair a été premier ministre entre 1997 et 2007.  (AP Photo/Richard Drew, File) | Richard Drew / AP

L’ancien premier ministre britannique (1997-2007), Tony Blair, n’en finit plus de jouer les francs tireurs du « hard-Brexit ». Alors qu’il a annoncé début mai son retour dans l’arène politique pour mieux peser sur les négociations de sortie du Royaume-Uni de l’Union européeenne, l’ex-dirigeant travailliste de 63 ans a publié, samedi 15 juillet, un article au vitriol par l’intermédiaire de son « Institute for Global Change ».

« Compte tenu de ce qui est en jeu et de ce que, chaque jour, nous découvrons au sujet des coûts du Brexit, comment peut-il être juste d’exclure délibérément la possibilité d’un compromis entre la Grande-Bretagne et l’Europe de sorte que la Grande-Bretagne reste au sein d’une Europe réformée? », s’interroge l’ancien homme fort du Royaume-Uni.

« Liberté de circulation »

Tony Blair affirme que les Européens « sont désireux de prendre en considération des changements pour satisfaire la Grande-Bretagne », et notamment en ce qui concerne la « liberté de circulation », affirme-t-il. « Les Français et les Allemands partagent une partie des craintes britanniques, particulièrement dans le domaine de l’immigration, et seraient prêt à un compromis », écrit l’ancien dirigeant travailliste.

La liberté de circulation au sein de l’Union européenne et, de ce fait, l’impossibilité pour le Royaume-Uni de contrôler son immigration, ont été l’une des raisons centrales du vote des Britanniques en faveur d’une sortie de l’UE lors du référendum du 23 juin 2016.

David Cameron avait obtenu en février 2016, quatre mois avant le référendum, un renforcement du « statut spécial » du Royaume-Uni dans l’UE avec notamment un « frein d’urgence » sur certaines aides sociales versées aux migrants européens pendant sept ans mais ces réformes avaient été jugées insuffisantes par l’électorat pro-Brexit.

Législatives au Royaume-Uni : quel impact sur le Brexit ?
Durée : 03:19

« Faire la moitié du chemin vers nous »

De son côté, Tony Blair avance que l’élection du président français Emmanuel Macron a changé la dynamique européenne. « L’examen rationnel des options inclurait judicieusement celle de négocier avec le Royaume-Uni son maintien au sein d’une Europe prête à se réformer et faire la moitié du chemin vers nous », écrit l’ancien premier ministre.

Ces commentaires contrastent fortement avec la position adoptée par l’Union européenne dans les négociations sur le Brexit, selon laquelle le Royaume-Uni post-Brexit ne pourra pas bénéficier des avantages du marché unique européen sans accepter la liberté de circulation des personnes qui travaillent dans les pays de l’UE. Mais « les réformes sont désormais au programme de l’Europe », juge Tony Blair, qui appelle à une réorientation britannique.