Garbine Muguruza, le 15 juillet. | MATTHEW CHILDS / REUTERS

Garbina Muguruza est venue à bout de la quintuple gagnante de Wimbledon. L’Espagnole, 15e joueuse mondiale, a privé l’Américaine Venus Williams d’un huitième titre majeur en remportant, samedi 15 juillet, sa première finale sur le gazon britannique.

C’est le quatrième trophée remporté par l’Espagnole de 23 ans, le deuxième en Grand Chelem, après Roland-Garros 2016.

« J’ai gardé mon calme »

« Garbi » a vaincu sa rivale en deux sets (7-5, 6-0). Le premier set, très accroché, a été d’abord dicté par les frappes toujours aussi fortes de Venus Williams, 37 ans, joueuse la plus âgée à disputer une finale de Wimbledon depuis 1994. Garbina Muguruza, elle, se montrait plus brouillonne, se ratant notamment sur son service, pourtant carte maîtresse de son jeu.

Venus Williams pourra regretter d’avoir manqué deux balles de set dans le premier acte. Car l’Espagnole a fini par trouver ses marques sur le gazon londonien. A tel point qu’elle n’a fait finalement qu’une bouchée de sa rivale, s’octroyant un deuxième set blanc bouclé en 26 minutes seulement.

« J’ai gardé mon calme. Le premier set était serré mais j’ai réussi à le gagner », a apprécié l’Espagnole, qui a confié avoir « grandi en regardant jouer » son adversaire du jour.

Parcours d’exception

C’est à l’âge de 3 ans que Garbine Muguruza, née à Caracas d’un père basque espagnol et d’une mère vénézuélienne, a tapé ses premières balles, guidée par ses deux frères. Trois ans plus tard, elle intègre la prestigieuse académie Sergi Bruguera à Barcelone.

Garbine Muguruza restera quinze ans dans la capitale catalane, qui est aussi la ville d’Arantxa Sanchez, la seule Espagnole à avoir gagné à Roland-Garros avant elle, à trois reprises, en 1989, 1994 et 1998, mais dans un style défensif diamétralement opposé à celui de Muguruza, dont le jeu est agressif et spontané.

En janvier 2014, la jeune femme a gagné son premier titre au tournoi de Hobart. Alors qu’elle était issue des qualifications, elle se fraya un chemin jusqu’en finale, où elle domina outrageusement (6-4,6-0) la Tchèque Klara Zakopalova, alors numéro 7 mondiale. Une performance inespérée qui la propulsa dans le top 50 du classement WTA.

Devenue grand espoir du tennis espagnol, grâce notamment à son service parfait, elle avait atteint la finale de Wimbledon en 2015, mais s’était inclinée face à Serena Williams, la sœur cadette de Venus. « Il y a deux ans, Serena m’a dit que je le gagnerai un jour. Et m’y voilà! », s’est réjouie la lauréate 2017.

Reste qu’entre temps, l’Espagnole avait peiné à retrouver son plus haut niveau. Dépossédée de son titre à Roland-Garros le mois dernier, après sa sortie précoce dès les huitièmes de finale, Muguruza était passée du deuxième au quinzième rang mondial.

Avec ce titre à Wimbledon, Muguruza met fin à plus d’un an sans la moindre finale depuis son premier titre en Grand-Chelem à Roland-Garros. « J’ai gagné en expérience depuis ma dernière finale à Wimbledon en 2015. Je suis une joueuse complètement différente, plus solide mentalement », avait affirmé l’Espagnole avant la finale.

La seule Espagnole à avoir triomphé à Wimbledon, en 1994, était Conchita Martinez, l’actuelle entraîneure de Garbine Muguruza. Celle-ci devrait réintégrer la cinquième place du classement ATP.