Documentaire dimanche 16 juillet sur Arte à 17 h 20

Comme Picasso en son temps, le peintre britannique David Hockney (né en 1937) aura connu à la fois le succès populaire et la reconnaissance des historiens de l’art. Depuis sa série des piscines (dont le notoire A Bigger Splash de 1967), qui l’a rendu célèbre au cours des années 1960, le peintre, photographe et vidéaste est devenu l’un des plus cotés du marché.

Après la Tate Britain de Londres, le Centre Pompidou, à Paris, lui rend hommage jusqu’au 23 octobre par une vaste rétrospective. C’est à cette occasion qu’Arte lui consacre un documentaire.

Celui-ci, dont le titre évoque à dessein Proust, prend un parti qui n’est pas inintéressant (quoiqu’à l’occasion défendu de manière un rien fumeuse) : les dernières années du peintre seraient celles d’un travail mémoriel, crépusculaire et mélancolique, fondé sur l’observation de paysages arborés du Yorkshire. Ce que la bande-son qui accompagne le propos accentue, de façon lénifiante et même parfois incongrûment tragique (la « Marche funèbre » de la Symphonie n°3 de Beethoven…).

Expo : au Centre Pompidou, David Hockney. A Bigger Splash -1967

Au fond, selon ce que qu’on peut retenir du propos de l’auteur et des déclarations des spécialistes interrogés, Hockney, après avoir été le peintre des ensoleillements sursaturés, des piscines et des canyons californiens, serait devenu celui des pâleurs hivernales, des vallons et des arbres de sa région natale.

Sauf que Hockney n’a jamais travaillé de manière univoque et que de nombreuses toiles exécutées depuis son retour récent en Californie témoignent qu’il n’a pas perdu sa palette aux tons francs et toniques, digne d’un Matisse (même si c’est à Picasso – Hockney le rappelle – que va son admiration).

Des myriades de compositions

Par ailleurs, il n’est jamais fait allusion à l’extraordinaire intérêt du Britannique pour les technologies numériques et à son travail, déjà ancien, sur IPhone puis sur Ipad, sur lesquels il a réalisé des myriades de compositions qu’il envoie à ses amis par-devers le monde.

Ce documentaire, qui reprend beaucoup de documents d’archives déjà vus ailleurs, notamment dans le bien meilleur Hockney (2014), de Randall Wright, ne rend hélas que très partiellement et partialement compte de l’effervescente créativité de l’éternel Puck de la peinture contemporaine.

David Hockney : le temps retrouvé, de Michael Trabitzsch (All., 2017, 52 min).