Emmanuel Macron au Palais de l’Elysée le 16 juillet à Paris. | STEPHANE MAHE / REUTERS

Le Fonds monétaire international (FMI) a salué lundi 17 juillet les réformes « ambitieuses » et « courageuses » annoncées par le président Emmanuel Macron et son gouvernement, qui pourraient « fortement contribuer à résoudre les défis économiques » auxquels est confrontée la France « de longue date ».

L’institution financière, qui a conclu lundi sa mission d’évaluation annuelle de l’économie française, a relevé dans le même temps sa prévision de croissance de 0,1 point à 1,5 % cette année et assuré qu’elle devrait accélérer en 2018. Le nouveau gouvernement table pour sa part sur la dernière prévision de l’Insee, qui se situe à 1,6 % de croissance en 2017.

Une baisse du nombre de fonctionnaires préconisée

S’agissant des finances publiques, le FMI juge « appropriée » la trajectoire graduelle d’assainissement publiée la semaine passée par le gouvernement, qui vise à ramener leur déficit à 0,5 % du PIB à l’horizon 2022. Pour assurer la crédibilité de cette stratégie, un effort majeur de réduction des dépenses est nécessaire « dès le début » et « il sera vital de définir et de mettre en œuvre de profondes réformes de dépenses à tous les niveaux des administrations publiques », y compris les collectivités locales, avertit le Fonds.

L’institution préconise notamment une baisse du nombre des fonctionnaires ou des transferts sociaux mieux ciblés, en matière notamment d’aide au logement. Le FMI estime aussi que la réforme des retraites envisagée « devrait comporter des mesures d’incitation pour retarder le départ à la retraite ».

Pour le marché du travail, l’institution de Washington salue une stratégie de réforme « vaste et ambitieuse » qui intègre plus de flexibilité au niveau des entreprises, une refonte de l’assurance-chômage et un renforcement des dispositifs d’apprentissage et de formation professionnelle.

« Stimuler l’investissement et la croissance de l’emploi »

En matière de fiscalité du capital et du travail, le FMI juge que les projets du gouvernement (baisses de charges et d’impôt sur les sociétés, réforme de l’impôt sur la fortune, nouvelle fiscalité des revenus du capital) « devraient stimuler l’investissement et la croissance de l’emploi ». « Le solide mandat politique et l’amélioration de la conjoncture économique offrent une opportunité exceptionnelle pour engager un tel paquet de réformes courageuses et complètes », assure le Fonds monétaire.

Toujours pour le FMI, le coût de la transformation du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) en baisse de charges, d’un montant de 20 milliards d’euros et que le gouvernement entend mener à bien en 2019, « pourrait être allégé en étalant la réduction des charges sur deux ans ». « Pour produire le maximum d’effets, ces réformes devraient inclure des mesures visant à réduire le biais en faveur de la dette, à éliminer les exonérations inefficaces, à corriger les désincitations qui freinent la croissance des entreprises et à rationaliser la fiscalité de l’épargne de long terme », ajoute encore le Fonds.