Les autorités indonésiennes ont partiellement bloqué l’accès à Telegram, vendredi 14 juillet. | Wally Santana / AP

Telegram s’est rapidement exécuté. Vendredi, les autorités indonésiennes ont bloqué l’accès par ordinateur au célèbre service de messagerie, accusé de laisser proliférer des messages de propagande djihadiste. Le ministre des communications avait menacé de fermer l’ensemble du service, y compris l’application mobile utilisée par des millions d’Indonésiens, si Telegram ne réagissait pas.

Dimanche, le PDG de Telegram Pavel Durov a annoncé qu’il allait supprimer les « chaînes » faisant la promotion de l’organisation Etat islamique (EI) signalées par le gouvernement. Mais aussi créer « une équipe dédiée de modérateurs maîtrisant la langue et la culture indonésienne afin de pouvoir gérer plus rapidement et efficacement les signalements de contenus terroristes ».

« Un malentendu », selon le PDG de Telegram

Celui-ci s’était étonné vendredi sur Twitter de n’avoir « jamais reçu aucune demande ni plainte de la part du gouvernement indonésien ». Il a plus tard expliqué sur sa propre chaîne Telegram que le ministère avait bien transmis à l’entreprise une liste de chaînes problématiques, ce dont il n’était « pas au courant » et qui « a causé un malentendu ». Le PDG en a profité pour souligner que Telegram « n’était pas ami avec les terroristes » et a assuré que « des milliers de chaînes publiques liées à l’EI » étaient bloquées « chaque mois ».

Plusieurs attentats attribués au groupe djihadiste ont endeuillé l’Indonésie ces derniers mois. Telegram, utilisé aussi bien par les djihadistes de l’EI que par les personnalités politiques, avait notamment été pointé du doigt après les attentats de 2015 en région parisienne. Jusqu’alors, ce service, qui avait bâti en partie sa réputation sur le fait qu’il n’était pas censuré, avait longtemps rechigné à bloquer des chaînes. Mais peu après les attentats de 2015, l’entreprise avait fait évoluer sa politique, en annonçant la fermeture de plusieurs dizaines de chaînes liées à l’EI.