Le président turc Erdogan. | AP

Quatrième prolongation et trois mois supplémentaires pour l’état d’urgence en Turquie. Sur proposition du gouvernement, le Parlement turc a voté l’extension du régime d’exception, qui arrivait à expiration mercredi, a rapporté lundi 17 juillet l’agence de presse progouvernementale Anadolu.

Cette décision survient au surlendemain de l’anniversaire du putsch avorté qui a été commémoré avec des rassemblements massifs dans toute la Turquie. L’état d’urgence, promulgué le 20 juillet, avait déjà été prolongé trois fois, en octobre, en janvier et en avril.

Dans le cadre de l’état d’urgence, les autorités turques traquent inlassablement les partisans présumés du prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara d’avoir piloté le coup de force, ce que l’intéressé nie.

50 000 arrestations, 100 000 limogeages

Mais au-delà des putschistes présumés, les purges ont également frappé des opposants prokurdes, des médias critiques et des ONG. Depuis le putsch avorté, plus de 50 000 personnes ont été arrêtées et plus de 100 000 limogées.

Le dirigeant du principal parti d’opposition (CHP, social-démocrate), Kemal Kiliçdaroglu, a exhorté samedi le gouvernement à lever l’état d’urgence qui, a-t-il dit, « est devenu permanent ».

Mais le président Erdogan a plusieurs fois répété que l’état d’urgence ne serait levé « que lorsque tous les troubles auront disparu ».

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