Lula a fait appel de sa condamnation à dix ans de prison pour corruption et restera en liberté en attendant le jugement en seconde instance. | Andre Penner / AP

Une semaine après la condamnation de Lula à près de dix ans de prison pour corruption, la justice brésilienne a ordonné mercredi 19 juillet le gel de comptes bancaires et la saisie de plusieurs biens appartenant à l’ex-chef de l’Etat brésilien.

Plus de 600 000 réais (165 000 euros) ont été bloqués sur des comptes de Luiz Inacio Lula da Silva et trois appartements saisis. La justice a aussi ordonné la saisie de deux voitures et d’un terrain appartenant à l’ex-président.

L’icône de la gauche latino-américaine, qui a présidé le Brésil de 2003 à 2010, a fait appel de sa condamnation et restera en liberté en attendant le jugement en seconde instance, probablement dans de nombreux mois.

La saisie des biens de Lula a été ordonnée à la veille de manifestations en sa faveur convoquées dans tout le pays par le Parti des travailleurs (PT) que Lula avait fondé au début des années 1980. Sergio Moro, le juge de première instance, a pris cette mesure à titre de « réparation des dommages causés ».

En tête des intentions de vote pour la présidentielle de 2018

Lula, 71 ans, a été condamné à neuf ans et six mois de prison par ce magistrat pour avoir accepté 3,7 millions de reais (un peu plus de 1 million d’euros), dont un appartement dans une station balnéaire près de Sao Paulo, de la part de l’entreprise d’ingénierie OAS, en remerciement de son intervention pour l’attribution de contrats avec la compagnie pétrolière nommée Petrobras. Cette compagnie est au cœur du plus grand scandale de corruption du Brésil mis au jour par l’enquête dite « Lava Jato ».

Le juge Moro a évalué à 13,7 millions de réais (près de 3,8 millions d’euros) le montant total des sommes devant être restituées pour réparer les préjudices causés à Petrobras par les détournements de fonds.

Lula, qui est visé par quatre autres procédures judiciaires, a toujours nié les accusations dont il fait l’objet, arguant qu’elles ne reposaient sur aucune preuve concrète. S’il est condamné en deuxième instance, il ira en prison et ne pourra pas se présenter à la présidentielle prévue pour octobre 2018 et pour laquelle il est en tête des intentions de vote.

Le lendemain de sa condamnation, Lula s’est montré combatif, clamant haut et fort être « toujours dans le jeu » et a exprimé sa ferme intention de se présenter à ce scrutin. L’ex-président affirme notamment qu’il est victime d’un procès politique destiné à l’empêcher de revenir au pouvoir.