L’OMS a constaté qu’un tiers des pays dans le monde ont mis en place des systèmes étendus pour contrôler la consommation du tabac. | VINCENT WEST / REUTERS

Les politiques anti-tabac ont fortement augmenté ces dix dernières années, se félicite l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un rapport publié mercredi 19 juillet. L’OMS déplore cependant la persistance des cigarettiers pour entraver la lutte contre le tabagisme, responsable de plus de sept millions de morts chaque année.

Davantage de pays ont pris des mesures pour décourager l’usage des produits du tabac, à l’instar de mises en garde sur les paquets de cigarettes, des interdictions de publicité ou encore l’instauration de zones non-fumeur, explique ce rapport sur l’épidémie mondiale de tabagisme. Aujourd’hui, 4,7 milliards de personnes environ peuvent bénéficier d’au moins une mesure de contrôle anti-tabac, soit quatre fois plus qu’en 2007.

« Réprimer le marché illicite »

« Des stratégies pour mettre en œuvre de telles mesures ont sauvé des millions de personnes d’un décès précoce », remarque l’OMS qui a établi, à cet effet, le programme Mpower en 2008 pour favoriser les interventions des gouvernements contre le tabac.

Cette convention-cadre prévoir la mise en place de contrôles de la consommation de ces produits et de politiques de prévention, de protection du public contre la fumée, d’aides pour cesser de fumer, de mises en garde contre les dangers du tabac, de faire respecter des interdictions de publicités, de promotion ou de sponsorisation et d’augmentation des taxes.

« Les gouvernements dans le monde devraient ne pas perdre de temps pour incorporer toutes [ces] dispositions (…) dans leurs programmes nationaux de lutte contre le tabagisme », a insisté devant les Nations unies le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. « Ils doivent aussi réprimer le marché illicite des produits du tabac qui exacerbe l’épidémie mondiale de tabagisme et ses conséquences sanitaires et socio-économiques néfastes », a-t-il jugé.

Les auteurs du rapport ont constaté qu’un tiers des pays dans le monde ont mis en place des systèmes étendus pour contrôler la consommation du tabac. Même si cela représente un net progrès en dix ans, les gouvernements doivent encore faire davantage dans ce domaine en y consacrant plus de ressources ou en les érigeant en priorités nationales, pointe l’OMS.

« En travaillant ensemble, a fait valoir le Dr Tedros, des pays peuvent éviter des millions de morts chaque année (…), économisant en même temps des milliards de dollars annuellement en soins médicaux. »

L’OMS insiste aussi sur l’importance de surveiller et de contrer systématiquement les tactiques de l’industrie du tabac. Elles consistent à exagérer l’importance économique de cette activité, à discréditer la science montrant la nocivité du tabac ou à lancer des actions en justice pour intimider les gouvernements.

Réduire la consommation de tabac est une partie essentielle du Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations unies établi en 2015.