Le général François Lecointre le 14 juillet durant le défilé militaire sur les Champs-Elysées. | CHARLES PLATIAU / REUTERS

Le successeur du chef d’état-major des armées Pierre de Villiers, qui a annoncé sa démission mercredi 19 juillet dans un communiqué, est connu. Il s’agit du général François Lecointre, nommé en conseil des ministres à la mi-journée.

Agé de 55 ans, issu de l’infanterie de marine, ce saint-cyrien a notamment servi au Rwanda pendant l’opération « Turquoise » au milieu des années 1990, puis en ex-Yougoslavie durant la guerre. M. Lecointre avait rejoint Matignon en septembre 2016, où il avait été chef du cabinet militaire de Manuel Valls, puis de Bernard Cazeneuve et enfin d’Edouard Philippe. « Un héros reconnu comme tel dans l’armée », selon les mots du chef de l’Etat, cité par le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, à l’issue du conseil des ministres.

En conflit avec Emmanuel Macron

Il succédera donc à Pierre de Villiers, 60 ans, qui avait été nommé chef d’état-major des armées en 2014. En conflit avec le président Emmanuel Macron depuis plusieurs jours au sujet des coupes prévues dans le budget de la défense – environ 850 millions d’euros cette année – le général a annoncé sa démission dans un communiqué mercredi matin. Une première dans l’histoire de la Ve République pour un chef d’état-major des armées.

« Dans les circonstances actuelles, je considère ne plus être en mesure d’assurer la pérennité du modèle d’armée auquel je crois pour garantir la protection de la France et des Français, aujourd’hui et demain, et soutenir les ambitions de notre pays. Par conséquent, j’ai pris mes responsabilités en présentant, ce jour, ma démission au président de la République, qui l’a acceptée. »

Après les critiques formulées par M. Villiers sur les coupes budgétaires imposées aux armées cette année, le président de la République avait sèchement tancé le général le 13 juillet, en reprochant à celui-ci d’avoir mis de façon « indigne » une polémique budgétaire « sur la place publique ». « Je suis votre chef », avait lancé M. Macron à destination des militaires présents.

Les raisons du bras de fer entre Macron et l’armée
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