La tombe de Salvador Dali, au Théâtre-Musée Dali de Figueras, le 18 juillet. | LLUIS GENE / AFP

La tombe de l’artiste surréaliste espagnol Salvador Dali doit être rouverte jeudi 20 juillet, vingt-huit ans après sa mort, pour déterminer s’il a, ou non, une descendance. Une cartomancienne espagnole assure être le fruit d’une brève liaison à Figueras.

L’exhumation du peintre a été ordonnée fin juin par la justice, après la demande en reconnaissance de paternité déposée par Pilar Abel, 61 ans, qui affirme que sa mère, une employée de maison, l’avait rencontré chez des amis du peintre, à Portlligat, dans le nord-est de l’Espagne.

A 20 heures, une fois tous les touristes partis, des experts retireront la dalle de plus d’une tonne située dans la crypte abritant le tombeau de Dali, sous la coupole géante du Théâtre-Musée Dali de Figueras, pour prélever un extrait d’ADN du défunt. Le prélèvement se fera directement dans la tombe, sur « des restes osseux et/ou des pièces dentaires », selon le document judiciaire ordonnant l’exhumation.

Il devra ensuite être transmis à l’Institut de toxicologie de Madrid où Pilar Abel a déjà déposé un échantillon de salive. La réponse prendra quelques semaines, selon Enrique Blanquez, l’avocat commis d’office de la plaignante.

« Je veux juste connaître la vérité »

Le site sera fermé au public et aux journalistes. Selon le journal barcelonais La Vanguardia, la coupole du musée sera recouverte de toiles opaques pour éviter que des photos soient prises à l’aide de drones. Les détails de l’exhumation seront dévoilés vendredi à 8 heures (6 heures GMT) par la Fondation Dali, qui gère le théâtre-musée, lors d’une conférence de presse.

La Fondation Dali avait déposé un recours contre l’exhumation, mais le délai était « trop juste » pour donner le temps à toutes les parties de présenter leurs arguments et permettre à la justice de décider, a expliqué une source judiciaire. Du coup, sauf « surprise administrative ou logistique » de dernière minute, la dépouille de Dali sera bien exhumée, a expliqué cette source.

« Je veux juste connaître la vérité. Je suis très positive, très contente », a confié mercredi Pilar Abel, qui est née et a grandi à Figueras, la ville où Dali est né en 1904 et mort en 1989.

Si les tests prouvaient sa filiation, elle pourrait réclamer sa part de l’héritage de Dali, au minimun 25 % selon son avocat, bien qu’elle affirme mener ces procédures avant tout pour « connaître (s)on identité ». Mais si les tests se révélaient négatifs, « nous continuerons à nous battre! », a-t-elle lancé, sûre d’elle.

Ses détracteurs ont souligné des lacunes et des contradictions dans son récit des événements. Elle et son avocat assurent disposer de témoignages autres que ceux de la mère et la grand-mère de Pilar Abel, sans les dévoiler précisément.