MARTIN BUREAU / AFP

Le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, accuse, vendredi 21 juillet dans les colonnes du Figaro, l’ancien chef d’état-major Pierre de Villiers d’avoir été « déloyal dans sa communication » et d’avoir « mis en scène sa démission ».

Son départ, sur fond de désaccord budgétaire avec Emmanuel Macron, « n’a rien à voir avec son audition par la commission de la défense, le 12 juillet, même si Pierre de Villiers aurait pu s’imaginer que ses propos allaient fuiter, à moins de manquer d’expérience », déclare M. Castaner.

Durant cette audition organisée à huis clos, M. de Villiers avait notamment affirmé qu’il ne se laisserait pas « baiser comme ça », après l’annonce, par le ministre des comptes publics Gérald Darmanin, que le budget de l’armée serait amputé de 850 millions d’euros en 2017.

Le président de la République, qui venait pourtant de le reconduire pour un an, l’a sévèrement recadré, ne jugeant « pas digne d’étaler certains débats sur la place publique ». Pierre de Villiers a démissionné mercredi de ses fonctions de chef d’état-major des armées.

« Dans les circonstances actuelles, je considère ne plus être en mesure d’assurer la pérennité du modèle d’armée auquel je crois pour garantir la protection de la France et des Français, aujourd’hui et demain, et soutenir les ambitions de notre pays », a souligné le général dans le communiqué annonçant sa démission.

Lire notre récit sur la démission : du général Pierre de Villiers

« Poète revendicatif »

« C’est son comportement qui a été inacceptable. On n’a jamais vu un chef d’état-major s’exprimer via un blog, ou faire du off avec des journalistes ou interpeller les candidats pendant la présidentielle, comme cela a été le cas. Il s’est comporté en poète revendicatif. On aurait aimé entendre sa vision stratégique et capacitaire plus que ses commentaires budgétaires », poursuit M. Castaner.

Le général de Villiers publiait régulièrement des textes sur sa page Facebook lorsqu’il était chef d’état-major et avait publié en décembre une tribune dans Les Echos dans laquelle il plaidait en faveur d’« une hausse progressive du budget de la défense pour rejoindre la cible de 2 % du PIB, avant la fin du prochain quinquennat ».

L’entretien du porte-parole du gouvernement au Figaro a relancé la polémique sur la démission du général et sa gestion par l’exécutif. « Visiblement furieux que personne ne soit venu en appui de sa stratégie d’humiliation publique, l’Elysée envoie “son” porte-parole délivrer le fond de la pensée présidentielle », a réagi le PS dans un communiqué, qui estime que « cet épisode n’aura grandi personne ».

« Ils n’ont pas honte au gouvernement ? Qu’est M. Castaner par rapport au général de Villiers ? Rien », a quant à lui affirmé Florian Philippot (FN) sur RMC/BFM-TV.

« Les propos de Christophe Castaner engagent le gouvernement, dont il est le porte-parole. Il doit par conséquent démissionner », a pour sa part déclaré le député UDI « constructif » Philippe Vigier.