Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a donné, jeudi 20 juillet, son feu vert « de principe » à la relance du plan d’aide à la Grèce mais la question de l’allégement de la dette du pays continue de diviser l’institution de Washington et les partenaires européens d’Athènes.

Ce feu vert se matérialise aujourd’hui par un accord de principe de 1,6 milliard d’euros accordé à la Grèce au titre d’un crédit « de précaution » mais le FMI ne déboursera pas ces fonds dans l’immédiat.

Cet « accord de principe » avait déjà été annoncé en mai. Il a permis le versement d’une nouvelle tranche d’aide de 8,5 milliards d’euros de la part de la zone euro, qui a été effectué en grande partie début juillet et qui a permis aux autorités grecques d’honorer des échanges cruciaux de remboursement.

Athènes aura bénéficié au total d’un plan d’aide de 86 milliards d’euros.

Une dette colossale de 315 milliards d’euros

Ce plan, qui court jusqu’en août 2018, doit permettre à la Grèce de faire face aux échéances de remboursement de sa dette. Celle-ci, colossale, atteint toujours près de 180 % du produit intérieur brut (PIB) du pays (315 milliards d’euros).

Tout en donnant son aval, le FMI continue de mettre la pression sur les créanciers européens d’Athènes pour une renégociation de cette dette, qu’il juge insoutenable en l’état actuel. Ainsi, l’argent ne sera versé par l’institution de Washington que si les partenaires européens de la Grèce s’entendent sur une réduction du poids de cet endettement, ont rappelé les responsables du FMI, le 20 juillet.

En donnant son accord jeudi, le FMI a souligné que l’excédent primaire (hors service de la dette) a été fixé à 3,5 % du PIB du pays « mais l’objectif devrait être ramené à un niveau plus soutenable de 1,5 % aussi vite que possible pour apporter une marge de manœuvre budgétaire permettant d’augmenter le soutien social, de stimuler l’investissement public et d’abaisser les impôts pour soutenir la croissance ». Mais le Fonds n’a pas fixé d’échéance pour un tel abaissement de l’objectif d’excédent primaire.

Prévision de croissance en hausse

L’accord du FMI devrait faciliter la tâche des responsables grecs pour revenir sur le marché des capitaux. « Je me félicite grandement du nouveau programme d’ajustement économique de la Grèce qui se concentre sur des politiques qui aideront à rétablir à moyen terme la stabilité macroéconomique et la croissance tout en soutenant les efforts des autorités pour revenir à un financement par les marchés sur une base durable », a souligné, jeudi, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, citée dans un communiqué.

« Le programme apporte à la fois des marges de manœuvre pour mobiliser le soutien pour les réformes structurelles plus profondes dont la Grèce a besoin pour prospérer au sein de la zone euro et aussi un cadre pour les partenaires européens afin d’apporter de nouveaux allégements de dette pour restaurer la viabilité de la dette grecque », a-t-elle ajouté.

Le FMI prévoit que la croissance de l’économie de la Grèce devrait atteindre + 2,1 % cette année et + 2,6 % en 2018.