Anthony Scaramucci le 21 juillet lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche. | JIM WATSON / AFP

Anthony Scaramucci, 53 ans, qui a été nommé vendredi 21 juillet directeur de la communication de la Maison Blanche est un financier flamboyant, passé par Goldman Sachs avant de créer son propre fonds d’investissement.

Look de jeune premier à la mise toujours soignée, il est surnommé « Mooch » à Wall Street où il joue les entremetteurs entre les « hedge funds » et les grosses fortunes, via une conférence annuelle qu’il organise une fois par an depuis 2009 à Las Vegas.

Après avoir passé sept ans chez Goldman Sachs, où il gérait l’argent de richissimes clients, il a créé en 2001 un premier fonds d’investissement. Mais c’est celui qu’il fondera en 2005, SkyBridge Capital, après avoir acheté pour une bouchée de pain une activité de gestion d’actifs de la banque Citigroup, qui lui apportera le succès.

SkyBridge est un « fond des fonds » : autrement dit, Anthony Scaramucci prenait, avec l’argent que lui confiaient ses richissimes clients, des participations dans d’autres « hedge funds ».

Carnet d’adresses bien rempli

Sa conférence annuelle, baptisée Skybridge Alternatives Conference (SALT), à laquelle prennent part le gotha de la finance et de la politique internationale ainsi que des célébrités (acteurs et musiciens) va garnir son carnet d’adresses. L’ancien président français Nicolas Sarkozy et le réalisateur Oliver Stone y sont intervenus en 2013 alors que l’ex-Premier ministre britannique David Cameron faisait partie des invités.

Né à Long Island à New York, dans une famille d’immigrés italiens de classe moyenne, et diplômé d’Havard, Anthony Scaramucci est un des gros donateurs du parti républicain.

Il était un des trésoriers de la campagne électorale de Mitt Romney en 2012 et a organisé des soirées de levées de fonds pour Scott Walker et Jeb Bush lors des dernières primaires républicaines avant de rejoindre le camp de Donald Trump. Il a fait partie de l’équipe de transition.

Il n’a jamais caché son envie de rejoindre l’administration Trump qu’il n’a eu de cesse de défendre sur les plateaux de télévision au gré des révélations sur les ingérences russes.

Médias de tous bords

Le verbe facile, à l’aise aussi bien au Forum économique de Davos que dans une émission de télévision populaire, Anthony Scaramucci sait s’adapter à chaque fois à son public. Il a été animateur d’une émission hebdomadaire sur la chaîne Fox Business, baptisée « Wall Street Week », tout en étant contributeur sur la chaîne concurrente CNBC.

« Quand je parle à Donald et qu’il me parle, j’imagine qu’on ne se comprend pas », s’amusait-il en 2015 auprès de Fox Business. « Il me faudrait peut-être un interprète dans la salle quand je parle à Donald ».

Proche de Donald Trump Jr, cet ancien « Goldman Boy » se targue d’avoir la ligne téléphonique du président américain, qui aurait apprécié, selon les médias, la façon dont il a obligé fin juin la chaîne d’informations CNN à retirer un article à charge sur ses affaires financières. Trois journalistes avaient également démissionné dans le cadre de cette affaire. « CNN a pris la bonne position. Décision classe. Excuses acceptées. Tout le monde fait des erreurs. On avance », avait-il tweeté après coup.

Ame ou fortune

Pour éviter des conflits d’intérêts potentiels, Anthony Scaramucci a vendu dès janvier son fonds SkyBridge Capital à un consortium composé du groupe chinois HNA Capital. Les détails financiers de la transaction n’ont pas été divulgués.

Avant d’obtenir le poste de directeur de la communication à la Maison Blanche, Anthony Scaramucci était donné comme futur représentant des Etats-Unis auprès de l’OCDE.

Dans l’un de ses trois livres – « Goodbye Gordon Gekko », en référence au requin fictif de la finance interprété par Michael Douglas dans le film « Wall Street – il tente d’expliquer aux futurs traders « comment faire fortune sans avoir à perdre son âme ».