Des rebelles syriens de Faylaq al-Rahman, dans la Ghouta orientale, le 20 juillet. | ABDULMONAM EASSA / AFP

L’armée syrienne a annoncé samedi 22 juillet un arrêt des combats dans l’un des derniers fiefs de la rébellion, près de Damas, la Russie, alliée du régime de Bachar al-Assad, ayant fait état d’un accord de trêve conclu avec des groupes rebelles.

Le fief rebelle de la Ghouta orientale est l’une des quatre « zones de désescalade » prévues dans un accord entre la Russie et l’Iran – alliés du régime – et la Turquie – soutien des insurgés – pour parvenir à un cessez-le-feu durable en Syrie.

Cet accord conclu en mai n’a jusqu’ici pas pu être entièrement appliqué en raison de divergences sur les moyens de faire respecter le cessez-le-feu.

La Ghouta, dont plusieurs des localités ont été assiégées et ravagées par les bombardements, devient la deuxième zone de désescalade où un cessez-le-feu est instauré, après celui dans le sud de la Syrie, appliqué dès le 9 juillet. « Le commandement de l’armée annonce l’arrêt des combats dans des zones de la Ghouta orientale dans la province de Damas à compter de samedi midi », a indiqué un communiqué reproduit par les médias officiels. « L’armée ripostera de la manière appropriée à toute violation », a ajouté le texte qui n’indique pas quelles sont les « zones » concernées par ce cessez-le-feu.

Frontières « définies »

Quelques heures plus tôt, Moscou avait annoncé avoir conclu un accord avec des rebelles syriens sur la sécurisation de cette zone, l’un des principaux fronts de la guerre qui oppose les troupes loyalistes aux insurgés. Aucune partie rebelle n’a annoncé officiellement la conclusion de cet accord. « C’est une suite à l’accord de cessez-le-feu dans le sud de la Syrie », a réagi Waël Aalwane, porte-parole de Faylaq al-Rahmane, groupe rebelle influent dans la Ghouta, tout en affirmant ne pas y être impliqué.

Début juillet, des discussions multilatérales tenues à Astana au Kazakhstan n’avaient pas permis d’aboutir à un accord sur les moyens de sécuriser les différentes zones, dont la Ghouta orientale.

Samedi, le ministère de la Défense russe a annoncé que « des accords avaient été signés sur l’application d’une zone de ’désescalade’ dans l’enclave de la Ghouta orientale ».

Ces accords sont le résultat de discussions tenues au Caire entre des responsables russes et des opposants modérés, a précisé le ministère dans un communiqué.

Les « frontières de la zone de désescalade ont été définies, ainsi que les prérogatives des forces chargées de faire respecter un cessez-le-feu et les endroits où elles se déploieront », selon la même source. Des accords ont aussi été trouvés pour « des routes d’acheminement d’une aide humanitaire à la population et pour une liberté de mouvement des résidents ».

Convoi d’aide humanitaire

Un premier convoi d’aide humanitaire et l’évacuation des blessés les plus grièvement atteints sont prévus « dans les prochains jours », selon le ministère russe.

Un possible déploiement de forces de maintien de la paix avait été évoqué pour les quatre zones : de la région d’Idleb (nord-ouest), la province de Homs (centre), l’enclave de la Ghouta orientale et dans le sud du pays.

Les documents étudiés portaient entre autres sur une mise en place de « centres de coordination et de surveillance » du cessez-le-feu, un « mandat » des forces étrangères qui garantiraient la sécurité des « zones de désescalade » et le droit pour ces militaires de recourir à la force.

Une nouvelle rencontre à Astana, avec des rebelles et des représentants turcs et iraniens est prévue « la dernière semaine d’août », selon Moscou. Plus de 330 000 personnes ont été tuées depuis le début en 2011 du conflit en Syrie.

Dans l’est du Liban voisin, une personnalité locale qui avait pour mission de mener une médiation entre le Hezbollah et des groupes insurgés et jihadistes syriens engagés dans des combats dans une région frontalière a été tué samedi dans les affrontements.

La veille, le Hezbollah libanais, puissant parti armé qui combat aux côtés du régime de Bachar al-Assad en Syrie, avait annoncé avoir lancé une opération contre des « terroristes armés » des deux côtés de la frontière.

Selon l’armée libanaise, Ahmad al-Fliti, une personnalité très connue dans la région de Aarsal, a été tué par un obus tiré par « l’organisation terroriste du Front al-Nosra », l’ex-branche d’al-Qaida en Syrie.