Un cambiste du marché de Séoul, en Corée du Sud, le 20 juillet 2017. | Ahn Young-joon / AP

L’euro a grimpé vendredi 21 juillet à son plus haut en près de deux ans face au dollar, toujours porté par des propos du président de la Banque centrale européenne (BCE) tandis que le billet vert pâtissait de nouveaux rebondissements à Washington.

Vers 23 heures, l’euro valait 1,1663 dollar contre 1,1631 dollar jeudi à la même heure. Il est monté vers 19h25 à 1,1683 dollar, son niveau le plus élevé depuis fin août 2015.

La monnaie européenne baissait face à la devise nippone, à 129,60 yens pour un euro contre 130,13 yens la veille.

Le billet vert reculait face à la devise japonaise, à 111,12 yens pour un dollar contre 111,88 yens jeudi soir.

Spicer, coup de grâce

Le dollar a accentué son repli après l’annonce de la démission du porte-parole du président américain Donald Trump, Sean Spicer, l’une des voix les plus importantes de l’administration. « C’est la dernière information en date à la fin d’une semaine ponctuée par des nouvelles décevantes en provenance de Washington », a remarqué Omer Esiner de Commonwealth Foreign Exchange. « Elle alimente les inquiétudes diffuses sur le dysfonctionnement qui règne à Washington » et « en l’absence d’autres informations économiques majeures, pèse sur le dollar », a-t-il ajouté.

Le billet vert avait déjà souffert en début de semaine de l’échec des discussions des élus républicains sur la façon de réformer l’Obamacare, la loi emblématique du démocrate Barack Obama sur la couverture maladie aux États-Unis.

Il avait aussi pâti jeudi d’informations de presse faisant état d’un élargissement de l’enquête du procureur spécial Robert Mueller aux affaires conclues par le président américain Donald Trump et ses associés ces dernières années. « Dans ce contexte, il y a des risques grandissants de voir l’attention de M. Trump de plus en plus détournée loin de son programme politique », a-t-on expliqué chez Commerzbank.

Reprise robuste

Ces inquiétudes pèsent sur les perspectives de l’économie américaine et par extension sur un dollar déjà lesté par le risque de voir la Réserve fédérale américaine (Fed) devoir reporter la hausse de ses taux d’intérêt prévue d’ici la fin de l’année.

De son côté l’euro accentuait le mouvement de hausse entamé jeudi après une réunion de la BCE qui, comme attendu, a maintenu en l’état sa politique monétaire. Mais les cambistes se sont rués sur l’euro quand « M. Draghi a décrit la reprise économique européenne comme étant robuste », a relevé Ipek Ozkardeskaya, analyste chez London Capital Group.

Le patron de la BCE a aussi précisé que les discussions sur le retrait de certaines mesures de soutien à l’économie de la zone euro « devraient avoir lieu à l’automne », ce qui soutenait la monnaie unique.

S’il est resté vague sur la date du début de ces discussions, de nombreux opérateurs estiment que l’institution signalera dès sa réunion du 7 septembre prochain ses projets de resserrement monétaire, voire dès fin août à l’occasion du symposium annuel des banquiers centraux à Jackson Hole (Wyoming, ouest des États-Unis).

Vers 23 heures, la livre britannique baissait face à l’euro, à 89,77 pence pour un euro, atteignant même vers 17h25 89,95 pence, son niveau le plus faible depuis début novembre 2016. La livre montait face au dollar, à 1,2992 dollar pour une livre.

La monnaie suisse gagnait du terrain face à l’euro, à 1,1033 franc pour un euro, après avoir atteint vers 8h50 1,1088 franc, son niveau le plus faible depuis début juin 2016. La monnaie suisse montait également face au dollar, à 0,9455 franc pour un dollar, après être montée à un nouveau sommet depuis début mai 2016.

La devise chinoise a terminé en baisse face au billet vert, à 6,7667 yuans pour un dollar à 17h30 contre 6,7597 yuans pour un dollar jeudi à la même heure.

L’once d’or a fini à 1.248,55 dollars au fixing du soir, contre 1 238,70 dollars jeudi.