Aux cris de « pas de justice, pas de paix », un millier de personnes ont défilé samedi notamment à Beaumont-sur-Oise dans la banlieue nord de Paris en mémoire d’Adama Traoré, décédé il y a un an dans des conditions suspectes lors de son interpellation par les gendarmes. | BERTRAND GUAY / AFP

Un an plus tard, la douleur est toujours vive. Aux cris de « pas de justice, pas de paix », un millier de personnes ont défilé samedi 22 juillet notamment à Beaumont-sur-Oise dans la banlieue nord de Paris en mémoire d’Adama Traoré, mort il y a un an dans des conditions suspectes lors de son interpellation par les gendarmes.

Parti vers 14 h 30 de la ville voisine de Persan (Val-d’Oise), le cortège a atteint à 17 heures le quartier populaire de Boyenval à Beaumont-sur-Oise, où vit une partie de la famille Traoré, à une trentaine de kilomètres au nord de la capitale.

La marche, qui a réuni soutiens et militants venus de toute l’Ile-de-France, ainsi que de nombreux habitants de Boyenval, a marqué un arrêt symbolique devant la caserne de gendarmerie de Persan où le décès d’Adama Traoré, âgé de 24 ans, a été constaté le 19 juillet 2016 au soir, puis au pied de l’appartement où le jeune homme s’était caché pour tenter d’échapper à son interpellation.

C’est dans cet immeuble d’un étage que trois gendarmes avaient maintenu Adama Traoré sous le poids de leur corps, selon la technique dite du placage ventral.

« L’affaire n’ira pas vers un non-lieu »

« L’affaire n’ira pas vers un non-lieu », a martelé Assa Traoré, la soeur d’Adama et porte-parole de la famille, lors d’une conférence de presse. | BERTRAND GUAY / AFP

Un an après ce drame, qualifié de « bavure » policière par l’entourage et qui avait entraîné plusieurs nuits de violences à Beaumont et ses environs, une nouvelle expertise a confirmé récemment que le jeune homme était mort asphyxié, mais la cause de cette asphyxie (fragilité cardiaque ou compression thoracique lors de l’intervention des gendarmes) reste à établir.

Aucun incident n’a émaillé cette marche, encadrée par un important service d’ordre. Une centaine de gendarmes étaient mobilisés mais ils n’étaient pas visibles aux abords du cortège.

« L’affaire n’ira pas vers un non-lieu », a martelé Assa Traoré, la soeur aînée d’Adama et porte-parole de la famille, lors d’une conférence de presse. Au vu des « éléments qui confirment l’asphyxie et la non-asssistance à personne en danger, les gendarmes devraient déjà être mis en examen », a-t-elle affirmé. Une information judiciaire a été ouverte à Paris mais sans mise en examen pour le moment.

« On oublie pas, on pardonne pas », a scandé la foule, qui a aussi réclamé justice pour d’autres victimes présumées de « violences policières », comme Théo, Curtis ou Lamine Dieng.