Le président venezuelien Maduro s’exprime lors de son émission hebdomadaire à la télévision. | HANDOUT / REUTERS

Le bras de fer se poursuit au Venezuela. L’opposition a appelé dimanche 23 juillet à un « boycott » de l’élection de l’Assemblée constituante organisée le 30 juillet par le pouvoir, tout en réitérant son appel à une grève de 48 heures pour mercredi et jeudi et à un grand défilé à Caracas.

« La lutte doit se poursuivre, le peuple vénézuélien doit déclencher la grève générale, venir à Caracas et préparer le boycott civique », s’est exclamé Freddy Guevara, vice-président du parlement, au cours d’une conférence de presse au nom de la Table de l’unité démocratique (MUD), la coalition de l’opposition.

C’est « un boycott civique, sans armes, sans violences, mais avec de la détermination. Que personne n’imagine que nous allons nous laisser asservir sans combattre, a-t-il ajouté. Ce n’est pas le moment de se rendre ou de paniquer, nous sommes à des heures décisives pour l’avenir de notre pays ».

Maduro exclu de revenir sur son initiative

Le président socialiste Nicolas Maduro a exclu à plusieurs reprises de revenir sur son initiative, malgré son rejet par l’opposition, qui organise depuis près de quatre mois des manifestations presque quotidiennes, et les pressions internationales qui se multiplient.

Dimanche, il a confirmé que le scrutin prévu la semaine prochaine pour élire une Assemblée constituante aurait bien lieu malgré les pressions.

« La droite impérialiste croit qu’elle peut donner des ordres au Venezuela. Le seul qui donne des ordres ici est le peuple », a argué M. Maduro en référence aux menaces de sanctions des Etats-Unis en cas de maintien du scrutin. « Dans une semaine, le peuple vénézuélien sera en train d’élire l’Assemblée nationale constituante », a ajouté le président qui s’exprimait lors de son émission hebdomadaire à la télévision.

Un autre député de l’opposition, Simon Calzadilla, a annoncé pour vendredi une marche en vue d’exiger que Nicolas Maduro « retire » son projet d’Assemblée constituante.

C’est le dimanche 30 juillet, soit deux jours plus tard, que doivent être élus les 545 membres de cette assemblée censée réécrire l’actuelle Constitution.

L’opposition, majoritaire au Parlement, considère que les modalités prévues de désignation de ces membres ne sont pas équitables et favorisent le camp chaviste – du nom d’Hugo Chavez, président de 1999 à son décès en 2013, dont Nicolas Maduro est l’héritier.

La crise au Venezuela expliquée en quatre minutes
Durée : 03:58