La défense a obtenu le dégel de 1,2 milliard d’euros de crédits sur les 1,9 milliard bloqués en 2017, a fait savoir la ministre des armées Florence Parly dans Le Journal du Dimanche daté du 23 juillet. Dans l’hebdomadaire dominical, elle explique ainsi être en négociations depuis jeudi pour que ces fonds soient « restitués par anticipation dès ce mois-ci [juillet] ».

Ces dégels, qui interviennent d’ordinaire en fin d’année, vont offrir une plus grande visibilité au ministère et à la Direction générale de l’armement (DGA) dans la gestion de leur trésorerie et le paiement des factures, explique-t-on de source gouvernementale.

« Ils ne constituent pas un cadeau fait aux armées mais le strict respect de la loi de finances initiale », met toutefois en garde le député Les Républicains François Cornut-Gentille, rapporteur spécial des crédits de la défense à la commission des finances.

Coupes budgétaires

Florence Parly a par ailleurs réitéré que les annulations de crédits de 850 millions d’euros décidées pour cette année, à l’origine du départ du chef d’état-major Pierre de Villiers, n’auraient « pas d’impact sur le fonctionnement des armées en 2017, notamment pour les militaires en opération ». « C’est donc sur les grands programmes d’équipement que les ajustements seront faits par lissage », a-t-elle souligné.

Le général de Villiers a été vertement recadré par le président Emmanuel Macron à la veille du 14-Juillet pour avoir critiqué ces coupes budgétaires devant des députés et dans les médias. Il a démissionné quelques jours plus tard considérant « ne plus être en mesure d’assurer la pérennité du modèle d’armée » qu’il estime approprié pour « la protection des Français ».

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M. Macron a répliqué que ce n’était « pas le rôle » du chef d’état-major de défendre le budget des armées, mais celui de la ministre dédiée. Le successeur de M. Villiers, le général François Lecointre, est le « responsable opérationnel » des armées et à ce titre « aura toute latitude pour venir s’exprimer devant les commissions » parlementaires, a insisté Françoise Parly dans Le JDD.

« Mais sur les sujets budgétaires, c’est au ministre de s’exprimer devant les élus, car ce n’est pas la commission qui prépare le budget mais le gouvernement, comme le prévoit la Constitution », a-t-elle conclu.