Un manifestant anti Maduro à Caracas, le 22 juillet. | UESLEI MARCELINO / REUTERS

L’opposition manifeste quasi quotidiennement depuis le 1er avril pour dénoncer la gestion du président Maduro et réclamer une élection présidentielle anticipée. Samedi 22 juillet, un nouvel appel à la grève a été lancé.

  • Le sujet de discorde

L’opposition vénézuélienne critique le projet de modification de la constitution du président Nicolas Maduro.

L’opposition, majoritaire au Parlement, considère que les modalités de désignation de ces membres, voulues par le président Maduro, ne sont pas équitables et favorisent le camp chaviste (du nom de Hugo Chavez, président de 1999 à son décès en 2013 et dont Nicolas Maduro est l’héritier).

C’est le dimanche 30 juillet que doivent être élus les 545 membres de cette assemblée censée réécrire l’actuelle constitution.

M. Maduro a exclu à plusieurs reprises la possibilité de revenir sur son initiative de convoquer une assemblée constituante. Quelque 70 % des Vénézuéliens sont opposés au projet d’assemblée constituante, selon l’institut de sondage Datanalisis. Un rejet confirmé par la quasi-totalité des 7,6 millions de personnes (sur 19 millions d’électeurs potentiels) qui ont participé à la consultation symbolique organisée par l’opposition le 16 juillet dernier.

Depuis le début de la vague de manifestations, 103 personnes ont été tuées, selon le parquet.

  • Les moyens de pression

L’opposition vénézuélienne a convoqué samedi 23 juillet une grève de 48 heures pour mercredi et jeudi prochains.

« Nous convoquons tout le peuple, tous les secteurs, à 48 heures de grève civique », a déclaré lors d’une conférence de presse le député Simon Calzadilla au nom de la Table de l’unité démocratique (MUD), la coalition de l’opposition.

Ce député a également annoncé pour le vendredi suivant, le 28 juillet, une marche pour exiger que le président Maduro « retire » son projet d’assemblée constituante.

Une grève générale de 24 heures convoquée par l’opposition a eu lieu jeudi et vendredi. La MUD a déclaré qu’elle avait été suivie à 85 %, alors que M. Maduro et d’autres responsables gouvernementaux ont affirmé qu’elle avait été un échec, déclarant que les secteurs clés de l’économie avaient fonctionné normalement.

  • Organisme parallèle et magistrat arrêté

L’armée a bloqué samedi à Caracas à coups de gaz lacrymogène une marche vers le Tribunal suprême de justice (TSJ, Cour suprême) en soutien aux magistrats nommés par l’opposition pour créer une Cour suprême parallèle.

La désignation de cet organisme parallèle est la dernière initiative en date de l’opposition contre le président et son projet de modifier la Constitution.

Un des 33 magistrats de la Cour suprême parallèle, Angel Zerpa Aponte, a été arrêté samedi par le service de renseignement vénézuélien, le SEBIN, a annoncé l’opposition dans un message publié sur le compte Twitter du Parlement. « Nous condamnons l’arrestation arbitraire par les services de sécurité de ce magistrat élu constitutionnellement », a déclaré le président de la chambre, Julio Borges.

Un jeune violoniste, personnage emblématique des manifestations anti-Maduro, a aussi été blessé.

  • La communauté internationale inquiète

Parallèlement, les appels lancés à M. Maduro à rétablir l’Etat de droit au Venezuela se multiplient au sein de la communauté internationale.

Réunis vendredi à Mendoza en Argentine, les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay, le Venezuela étant suspendu de cette organisation depuis décembre) ont adressé une demande en ce sens à M. Maduro. Le ton monte également aux Etats-Unis et en Europe.