Téléfilm sur LCP à 22 heures

Début des années 1960, dans un bidonville aux portes de Paris, des familles survivent dans la misère et la violence quotidiennes. Parmi eux et pour eux, le père Joseph Wresinski (Jacques Weber) mène sans relâche son combat contre la charité qui, dit-il, « enfonce les pauvres dans l’indignité ». Il chasse les soupes populaires au profit d’installations collectives - jardin d’enfants, bibliothèque, foyer pour femmes. Certains habitués de l’assistanat et des trafics en tous genres réclament le départ de cet illuminé...

Sans pathos, ni misérabilisme

C’est une rencontre avec Joseph – Wresinski – le vrai - et son mouvement, ATD Quart Monde, qui a déclenché chez Caroline Glorion l’envie de réaliser une fiction. Un genre qui, selon cette réalisatrice habituée aux reportages et aux documentaires, allait pouvoir plus facilement « s’adresser au plus grand nombre, toucher les spectateurs et les surprendre ».

Sans pathos ni misérabilisme, Joseph l’Insoumis témoigne d’une misère dont l’injustice fait naître la révolte. Porté par un décor entièrement conçu par l’excellent chef décorateur Manu de Chavigny, des acteurs qui jouent juste – avec leur corps et leur « gueule » –, mais aussi des figurants recrutés au centre social de Bègles (Gironde), ce téléfilm a le grand mérite de verser dans le romanesque – du Zola au XXe siècle ! – plutôt que dans le réalisme.

Joseph l’Insoumis, de Caroline Glorion. Avec Jacques Weber, Anouk Grinberg, Nicolas Louis, Salomé Stévenin (France, 2011, 90 min).