Alors que plusieurs indicateurs économiques sont passés au vert (croissance revue à la hausse, embauches en augmentation…), le gouvernement présente, ce mardi 25 juillet à 18 heures, les chiffres du chômage du mois de juin, le premier mois complet du quinquennat Macron. Muriel Pénicaud a fait savoir qu’elle ne ferait aucun commentaire, la ministre du travail ayant, en effet, décidé de rompre avec cette tradition mensuelle.

En revanche, elle a annoncé mardi matin qu’elle ferait chaque trimestre, à partir de la fin d’août, « un commentaire très approfondi » de différentes données sur le marché du travail. « Tous les experts disent qu’ils [les chiffres communiqués par Pôle emploi] ne sont pas fiables techniquement », a expliqué Mme Pénicaud. La ministre a souligné qu’en France, « aujourd’hui, la croissance n’est pas assez riche en emplois » et qu’il fallait « agir sur plusieurs leviers, le code du travail, la formation professionnelle, l’apprentissage, le pouvoir d’achat et ensuite la réforme des retraites ».

22 300 chômeurs supplémentaires en mai

Après une décrue du chômage en 2016 (– 105 400 demandeurs d’emploi sans activité en métropole), inédite depuis la crise de 2008, c’est la rechute. Sur les cinq premiers mois de 2017, 27 000 chômeurs supplémentaires ont franchi la porte d’une agence Pôle emploi.
En mai, 22 300 demandeurs d’emploi supplémentaires (+ 0,6 %) se sont inscrits en catégorie A (sans activité) en métropole, pour un total de 3,49 millions. L’indicateur progresse dans les mêmes proportions avec l’outre-mer.

Cette hausse a frappé toutes les générations, des jeunes (+ 0,3 %) aux seniors (+ 0,5 %) en passant par les classes d’âges intermédiaires (+ 0,8 % chez les 25-49 ans). Parallèlement, le nombre de demandeurs d’emploi exerçant une activité (catégories B et C) a également augmenté (+ 0,2 %). Avec ou sans activité, Pôle emploi recensait, à la fin de mai, 5,56 millions de demandeurs d’emploi (+ 0,5 %) en métropole.

Pour la suite, les prévisions de l’Unédic n’incitent pas à l’optimisme. Le gestionnaire de l’assurance chômage prévoit une augmentation du nombre de chômeurs de 52 000 personnes en 2017, et jusqu’à 114 000 personnes en ajoutant les demandeurs d’emploi qui travaillent. Cette projection repose toutefois sur une prévision de croissance de 1,4 %, moins forte que celles de l’Insee ou de la Banque de France, revues à la hausse à 1,6 %.

Créations d’emplois en hausse

D’autres indicateurs laissent, au contraire, espérer une amélioration. Les embauches pour des contrats de plus d’un mois ont atteint pour la première fois deux millions au 2e trimestre (+ 3,6 % par rapport au premier trimestre). Ce sont les CDI qui ont le plus augmenté (+ 5,7 %). Quant aux créations nettes d’emploi, elles ont flambé au premier trimestre dans le secteur marchand (+ 75 700) et l’Insee attend de nouvelles créations d’ici à la fin de l’année (plus de 40 000 par trimestre). Suffisant pour absorber la hausse de la population active et, ainsi, faire baisser le taux de chômage à 9,4 % en fin d’année, contre 9,6 % aujourd’hui.

Pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait défini l’objectif de descendre à 7 % à la fin de son mandat, en 2022.