« On peut s’attendre au pire et cela m’inquiète », a souligné Jean-Louis Deroussen. | PHILIPPE HUGUEN / AFP

Une décision « brutale » et « injuste ». Le président du conseil d’administration de la Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF), Jean-Louis Deroussen, a critiqué, mardi 25 juillet, la future baisse du montant des aides au logement.

« Nous n’avons pas été, en tant que conseil d’administration, consultés sur ce nouveau coup de rabot », a affirmé sur RTL M. Deroussen, interrogé sur cette baisse de 5 euros par mois et par foyer à partir d’octobre, décidée par le gouvernement. « C’est brutal, c’est annoncé durant l’été, cela n’est pas le résultat d’une concertation », a-t-il ajouté, déplorant une « mesure d’économie (…) injuste », qui « frappe les plus faibles, les plus démunis ».

« Une concertation aurait permis de trouver d’autres solutions »

« Une concertation un peu plus étroite et préalable avec notre conseil d’administration aurait permis de trouver probablement d’autres solutions », a-t-il estimé, critiquant une « absence (…) de réelle prise en compte » des difficultés des familles.

« On peut s’attendre au pire et cela m’inquiète », a souligné M. Deroussen :

« Est-ce que l’on veut quand même que les gens aient les moyens de se loger et d’élever leurs familles ou est-ce que l’on préfère laisser peut-être les gens dans une plus grande précarité, ce qui serait encore plus dommageable. »

Versées par la Caisse d’allocation familiale (CAF), les aides au logement se décomposent en trois catégories : aide personnalisée au logement (APL), qui profite notamment à environ 800 000 étudiants, allocation de logement familial (ALF) et allocation de logement social (ALS). A l’heure actuelle, plus de 6 millions de foyers bénéficient de ces aides au logement, soit 22 % des ménages français.

Une baisse de 5 euros par mois et par ménage représenterait ainsi une économie mensuelle de 32,5 millions d’euros, soit 97,5 millions sur les trois derniers mois de l’année en cours.