Devant l’église de Saint-Etienne du Rouvray. | CHARLY TRIBALLEAU / AFP

C’était il y a un an, au cœur de l’été 2016, alors que les Français se remettaient à peine de l’attentat de Nice, survenu douze jours auparavant. Ce mercredi 26 juillet, la France rend hommage au père Jacques Hamel, égorgé par deux djihadistes dans son église de Saint-Étienne-du-Rouvray, près de Rouen, un acte qui avait bouleversé le pays, de nouveau secoué par le terrorisme.

La cérémonie, en présence du président, Emmanuel Macron, du premier ministre, Edouard Philippe, et du ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, doit débuter par une messe dans cette petite église du XVIsiècle du centre-ville, là où a eu lieu le drame, le 26 juillet 2016, et à l’heure précise, 9 heures, à laquelle le prêtre octogénaire avait commencé son office.

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Entourée de strictes mesures de sécurité, la messe doit être célébrée par l’archevêque de Rouen, Dominique Lebrun, assisté notamment du père Auguste Moanda-Phuati, curé de la paroisse.

A l’issue de la cérémonie, il est prévu à 10 h 15, à l’extérieur de l’église, le dévoilement d’une « stèle républicaine pour la paix et la fraternité » en mémoire du père Jacques Hamel.

Le chef de l’Etat doit ensuite s’exprimer, comme il l’a fait douze jours auparavant à Nice, pour la commémoration de l’attentat au camion-bélier qui avait fait 86 morts et 458 blessés le 14 juillet 2016.

L’attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray, hautement symbolique d’un point de vue religieux, a eu un retentissement énorme. Il a eu lieu alors que le prêtre Jacques Hamel, 85 ans, unanimement décrit comme simple, dévoué et discret, venait d’achever sa messe matinale devant cinq personnes : trois religieuses et un couple de paroissiens.

Une femme et trois religieuses épargnées

Le prêtre a été tué de deux coups de couteaux à la gorge. Le paroissien, Guy Coponet, 87 ans, a été également frappé à l’arme blanche, mais a survécu. Son épouse et les trois religieuses ont été épargnées.

Les assassins, qui se réclamaient de l’organisation djihadiste État islamique, Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean, 19 ans, tous deux fichés S, ont été abattus par les forces de l’ordre à leur sortie de l’église.

Deux hommes ont été écroués dans cette affaire : un cousin de Petitjean, âgé de 31 ans, dont les enquêteurs ont la conviction qu’il connaissait son projet, et un homme de 22 ans, originaire de la banlieue toulousaine, qui a rejoint Petitjean et Kermiche à Saint-Étienne-du-Rouvray, mais les a quittés sans participer à l’attaque.

Solidarité entre catholiques et musulmans

Anouar Kbibech, président du Conseil français du culte musulman (CFCM) jusqu’à la fin juin, est attendu mercredi à la cérémonie, signe que les relations sont restées très fortes entre catholiques et musulmans.

Ainsi, le dimanche suivant l’attaque, des centaines de musulmans étaient allés prier dans les églises de France aux côtés des catholiques, en signe de « solidarité ».

De la même façon le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a appelé mardi dans un communiqué « tous les musulmans de France à s’associer » à l’hommage rendu au père Hamel.

La journée d’hommage à Saint-Étienne-du-Rouvray doit se terminer par des vêpres et une prière sur la tombe du prêtre à 18 heures à Bonsecours, sur les hauteurs de Rouen. Il y aura aussi une messe à 18 h 15 à Paris, en l’église Notre-Dame.

Jacques Hamel devrait être béatifié par le Vatican, en tant que martyr, par une procédure accélérée. Le pape François a en effet demandé que le délai de cinq ans imposé entre la mort et le début du procès en béatification, ne soit pas appliqué dans son cas.