Les 33 juges, nommés par l’assemblée nationale contrôlée par l’opposition du Venezuela, jurent lors d’une cérémonie sur une place de Caracas le 21 juillet 2017. | JUAN BARRETO / AFP

Deux nouveaux magistrats de la Cour suprême parallèle formée au Venezuela par les adversaires du président Nicolas Maduro ont été arrêtés le mardi 25 juillet, portant à trois le nombre total de ces juges désormais derrière les barreaux, a annoncé le Parlement contrôlé par l’opposition.

Les services de renseignement vénézuélien, le SEBIN, ont « arrêté ces magistrats récemment nommés par l’Assemblée nationale, Jesus Rojas Torres et Zuleima Gonzalez », dans l’Etat d’Anzoategui (est), a fait savoir sur son compte Twitter le Parlement.

Intervention d’une chaviste dissidente

Samedi 22 juillet, un premier juge, Angel Zerpa Ponte, avait été interpellé. Il a été présenté lundi devant un tribunal militaire qui ordonné son placement en détention, selon l’ONG de défense des droits de l’homme Foro Penal et le dirigeant de l’opposition Henrique Capriles.

La parquet, dirigé par la procureure générale Luisa Ortega, une chaviste (du nom d’Hugo Chavez, président de 1999 à son décès en 2013) entrée en dissidence, avait fait appel et demandé sa libération, sans succès.

Le Parlement a fait prêter serment vendredi à 33 magistrats pour former un Tribunal suprême de justice (TSJ, Cour suprême) parallèle, au cours d’une session publique organisée sur une place de Caracas.

L’opposition, majoritaire au Parlement depuis les législatives de décembre 2015, estime en effet que les juges actuels du TSJ ont été désignés illégalement par l’ancienne majorité chaviste.

Prison et biens placés sous séquestre

Le TSJ a répliqué en déclarant que la formation par l’opposition d’un TSJ parallèle était constitutive des délits d’« usurpation de fonction » et de « trahison de la patrie », punissables de peines de prison.

Le président Maduro a annoncé dimanche une sévère répression contre les membres de la Cour suprême parallèle : ils iront en prison et leurs biens seront placés sous séquestre.

Ces arrestations interviennent à la veille d’une grève générale de 48 heures mercredi et jeudi à l’appel de l’opposition, qui tente de bloquer l’élection dimanche de l’Assemblée constituante voulue par le chef de l’Etat pour modifier la Constitution.