Patrick Drahi, actionnaire majoritaire d’Altice, propriétaire de SFR. | THOMAS SAMSON / AFP

La guerre est déclarée entre Altice et un actionnaire minoritaire, le fonds CIMA. La maison mère de SFR a déposé une plainte le 18 juillet devant le Tribunal de grande instance de Paris pour « dénonciation calomnieuse », d’après un document dont Le Monde a pris connaissance. Dans sa ligne de mire, la présidente de CIMA, Catherine Berjal. Dans le magazine Option finance, cette dernière soupçonne Altice d’avoir agi « contrairement aux intérêts de SFR » et surtout de « s’être rendu coupable d’abus de biens sociaux ».

En accusant publiquement le groupe d’une infraction pénale, sans qu’une décision de justice ait été rendue, Mme Berjal pourrait être reconnue coupable de « dénonciation » et risque donc « cinq ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende », rappelle la plainte, qui cite le code pénal.

La présidente de CIMA, qui dit avoir porté plainte devant le Tribunal de grande instance de Paris et qui détient grâce à son fonds 0,11 % de SFR Group, une filiale d’Altice, justifie ses accusations par « trois décisions de gestion ». La première concerne l’amende de 80 millions d’euros infligée par l’Autorité de la concurrence à Altice, qui aurait dû être prise en charge à moitié par Altice, et non à 100 % par l’opérateur.

La deuxième concerne la décision de Patrick Drahi d’abandonner la marque SFR au profit de la marque Altice. Annoncé en grande pompe par le propriétaire du groupe, à New York en mai, le projet devrait être mis en place l’an prochain en France. Catherine Berjal regrette que la marque Altice appartienne non pas au groupe mais à Patrick Drahi lui-même, ce qui lui permettra d’encaisser une généreuse redevance.

Enfin, l’activiste dénonce la décision de faire prochainement emménager SFR dans des locaux appartenant à M. Drahi. Sans contester les faits, Altice se justifie en assurant que ces trois décisions relèvent selon lui d’actes de bonne gestion.