Le prestigieux King’s College de Londres. | PublicDomainPictures/Pixabay/cc

Continuer à attirer étudiants et chercheurs internationaux, garantir à leurs équipes la continuité des financements européens. Deux objectifs que les grandes universités britanniques partagent depuis le vote de juin 2016 en faveur du Brexit et qui sont directement à l’origine de l’initiative annoncée par l’hebdomadaire Times Higher Education : le prestigieux King’s College de Londres, régulièrement classé parmi les vingt meilleures universités du monde, se prépare à ouvrir un campus à Dresde, en Allemagne, en partenariat avec la Technische Universität Dresden (TU Dresden, l’université technique de Dresde).

Dans un premier temps, le nouveau campus devrait proposer des cursus de premier cycle « liés à l’innovation et aux besoins de l’industrie et de la société », ainsi que plusieurs programmes de troisième cycle, explique le professeur Stefan Bornstein, qui dirige actuellement la faculté de médecine à la TU Dresden, tout en enseignant également au King’s College.

Le professeur Bornstein préside aussi aux destinées de l’initiative Transcampus, lancée dès 2015 par les deux universités et qui leur a déjà permis de mettre en commun leurs moyens dans plusieurs programmes de recherche scientifique et médicale. Il est prévu d’élargir par la suite l’offre du King’s College en Allemagne à d’autres domaines, y compris les sciences humaines et les études artistiques.

Des universités britanniques en Asie

« C’est une bonne solution pour contourner cette idée extrêmement stupide du Brexit, confie le professeur Bornstein. Nous ne pouvons pas laisser des choses qui se sont développées pendant tant d’années de manière positive être freinées ou compromises par des décisions politiques que personne n’a réellement voulues. »

« Le King’s College est en train de gagner la course pour être la première université britannique à ouvrir un campus post-Brexit dans un pays de l’Union européenne », constate le magazine Times, qui précise que d’autres universités britanniques y songent sérieusement – tout en rappelant que l’université d’Oxford a, pour sa part, démenti être en pourparlers avec l’Essec, à Paris, pour ouvrir un campus satellite en France.

Une enquête récente menée auprès d’étudiants originaires de pays qui ne font pas partie de l’Union européenne a révélé que 69 % d’entre eux seraient intéressés par des études sur un campus créé par une université britannique en Europe continentale, souligne le Times.

Jusqu’à présent, c’est plutôt en Asie que les universités britanniques ont conduit ce type d’expériences. Le magazine mentionne l’université de Nottingham, qui a ouvert un campus près de Shanghai, et l’université de Liverpool, qui a conclu un partenariat avec Jiangsu, en Chine. De son côté, l’université de Birmingham a annoncé le mois dernier qu’elle avait l’intention d’ouvrir son premier campus international à Dubaï dès l’année prochaine. « Cependant, écrit le Times, toutes ces entreprises n’ont pas réussi. L’University College de Londres a ainsi fermé son campus en Australie en 2015, sept ans après sa création. »

Jean-Luc Majouret (Courrier international)

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